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Snizhana et Anton, un couple russo-ukrainien à l’épreuve de la guerre
Snizhana est ukrainienne, Anton est russe, né en Belarus. Si leurs pays respectifs sont en guerre depuis le 24 février 2022, les deux époux restent unis et observent avec terreur le drame qui se déroule en Ukraine.
Le 24 février, il est 7h du matin quand Anton, en déplacement professionnel à l’étranger, apprend en se réveillant que la Russie a lancé une attaque sur l’Ukraine. « J’ai reçu un message d’un de mes amis qui disait que Kiev était bombardé. J’ai tout de suite allumé la télé et j’ai vu des images choquantes », raconte à Aleteia ce Bélarusse de 37 ans, dont les parents habitent en Russie.
À plusieurs centaines de kilomètres de là où il se trouve, son épouse, Snizhana, dort paisiblement sans savoir que sa ville natale est sous les bombes. « Mon père m’avait appelé à 5h59 du matin. J’étais très fatiguée, je me suis dit que j’allais lui répondre plus tard. Et quand je me suis réveillée une heure après, j’ai vu des dizaines d’appels de ma famille et surtout le message de mon mari : ‘’Mon Dieu, je n’arrive pas à croire ce qui se passe’’ », confie la jeune femme. « Depuis, nous avons l’impression de vivre un enfer ! », glisse Anton.
Si différents et proches en même temps
Leur histoire d’amour commence en 2012, en Grèce. Les deux jeunes gens y étaient partis étudier le grec durant leurs vacances d’été. Rapidement, leur relation évolue et ils la vivent d’abord à distance. Anton habite en France, où il étudie à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, à Paris. Snizhana termine ses études en droit à Kiev. Lorsqu’un conflit éclate en 2014 entre la Russie et l’Ukraine, le couple aborde le sujet d’une potentielle guerre entre les deux pays, leurs deux pays. « Nous avions une vision similaire sur ce conflit. Je ne pense pas que nous serions ensemble à l’heure actuelle si à l’époque nous avions des avis très différents sur le sujet. Et puis, j’ai toujours vu Anton comme un Bélarusse et non comme un Russe, même s’il a le passeport de ce pays », explique à Aleteia Snizhana.
Jamais je n’aurais cru qu’un jour des missiles seront lancés de la banlieue de ma ville natale en Bélarus sur Kiev.
Les habitants de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, ont décidé de protéger différentes œuvres d'art en cas de bombardements russes. Ici une statue du Christ de la cathédrale arménienne de la ville.
Un policier polonais aide à transporter les bagages des réfugiés traversant la frontière.
« Quand en 2014, je suis venu rendre visite à Snizhana à Kiev, j’ai assisté à Maïdan. Je parlais le russe à Kiev, sans que personne me dise quoique ce soit à ce sujet. Je regardais aussi mes émissions russes à la télé. C’est à ce moment-là, que j’ai commencé à me rendre compte que ce que je voyais à Kiev et ce que je voyais dans les médias russes étaient totalement différent. J’ai alors commencé à me poser des questions », précise Anton. Mais le couple, marié depuis 2016 et vivant actuellement à Paris, était loin d’imaginer que huit ans plus tard, une guerre sanglante éclatera entre les deux pays.
Un policier polonais tient dans ses bras une petite ukrainienne tout sourire.
Aujourd’hui, le couple se dit plus soudé que jamais et s’inquiète pour ses proches en Ukraine mais également en Russie. « Mon papa n’a pas voulu quitter Kiev, même s’il est en âge de le faire. Il veut se battre pour la patrie. Ma maman est à Lviv avec ma grand-mère. Elle non plus n’entend pas quitter l’Ukraine », raconte à Aleteia Snizhana.Quant à Anton, qui a peur pour sa belle-famille, il se fait également du souci pour ses parents qui habitent à Tver et subissent déjà des sanctions internationales prises à l’encontre de la Russie : « Je ne sais pas quoi faire et comment les aider. Ils ne pensent pas quitter le pays car c’est leur maison. J’ai vraiment peur pour eux ». Malgré ça, il se dit « pour les sanctions ». « Je pense, peut-être naïvement, que c’est l’une des choses qui peut aider à faire reculer Vladimir Poutine. Il faut bien comprendre que tout le problème réside en lui. Il ne représente pas toute la Russie. Aujourd’hui, le peuple ukrainien se bat entre autres aussi pour la future liberté de la Russie », note Anton.
« Une page de l’histoire qui restera à jamais gravée dans les mémoires »Mariage dans la banlieue de Kiev. Le casque remplace la couronne et l'uniforme, la robe de mariée.
Il y a encore deux semaines, Anton et Snizhana planifiaient leur déménagement et les travaux dans leur nouvel appartement. Aujourd’hui, alors qu’ils voient comment les gens souffrent sous les bombes, ces questions quotidiennes leur paraissent très futiles. Même s’ils participent activement aux différentes collectes pour l’Ukraine et prient le Seigneur pour la fin de la guerre, cela leur paraît « insuffisant ». « Nous avons envie de faire plus, de partir là-bas et aider la population », affirment-ils. Si à la maison, ils continuent à parler chacun leur langue respective, Snizhana s’adresse à Anton en ukrainien et Anton lui répond en russe, les deux savent qu’une fois la guerre terminée il faudra beaucoup de temps aux deux peuples pour reconstruire une nouvelle relation. « Ce qui est sûr c’est que cette pagede l’histoire restera à jamais gravée dans les mémoires », conclut Snizhana.
En Pologne comme dans d'autres pays européens, la solidarité s'organise. Ici des colis collectés par kes habitants de Bydgoszcz.
Ici des colis préparés pour les Ukrainiens par les habitants de Cracovie.
Un pompier polonais offre à une fillette ukrainienne une viennoiserie.
Un soldat ukrainien transporte une fille lors de l'évacuation de civils à Irpin, ville située dans la banlieue de Kiev.
Un journaliste enfile une veste pare-balles et un casque en l’air après avoir entendu des explosions à Kiev. Merci !
Brent Renaud a reçu une balle dans la nuque et a été tué sur le coup.Brent Renaud était écrivain et cinéaste. Il a passé les deux dernières décennies à produire des films et des programmes télévisés avec son frère Craig. Ils ont couvert les guerres en Irak et en Afghanistan, le tremblement de terre en Haïti, les troubles politiques en Égypte et en Libye, la lutte pour Mossoul, l’extrémisme en Afrique, la violence des cartels au Mexique et la crise des jeunes réfugiés en Amérique centrale
Reposez en paix !
« Pour ceux qui ont commenté : La langue de Jésus ? La langue des Évangiles Ce monde en tant que tout à fait vide de Dieu est Dieu lui-même. »
Tags : Anton, snizhana, kiev, deux, j’ai
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Commentaires
En fait les peuples slaves ont beaucoup en commun.
On ne peut que de réjouir de cette solidarité, mais je ne peux m'empêcher de faire une fois de plus remarquer, qu'elle est à géométrie variable.
Des peuples victimes, il y en a partout et depuis longtemps, à commencer par les chrétiens d' Orient juqu'aux habitants du Donbass, bombardés par des ukrainiens de Kiev depuis Maïdan !
C' est le résultat de la politique américaine qui veut rester maître du monde, faire plier la Russie, et ça marche, puisque l' Europe achète des avions américains, et va préférer le gaz de schiste au gaz naturel russe.
Bonne journée Nani
Bisous
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Mercredi 16 Mars 2022 à 09:09
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Bravo pour ce poignant récit d'un couple d'Ukrainiens bouleversé par cette tragédie provoquée par ce monstre de Poutine. Bravo aussi à cette journaliste Russe qui avec un courage incensé a fait irruption dans le journal télévisé de la Russie pour dénoncer les méfaits de leur dictateur.
Douce nuit, chère Nani.
Ton grand t'envoie une nouvelle corbeille de bisous.Hugues
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Mercredi 16 Mars 2022 à 09:11
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Bonjour Nani,
bel article sur la guerre en Ukraine avec ce récit de ce couple russo-ukrainien
et toutes ces photos qui montrent diverses scènes de cet entr'aide
envers les Ukrainiens.
J'espère que les pourparlers faits par certains chefs d'états
permettront la fin de cette guerre..
Bonne journée, gros bisous, caresses à Titi