• Assassinat de Samuel Paty : inquiétude sur les atteintes à la laïcité en Île-de-France

     

     

     

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    Les hommages au professeur assassiné il y a deux ans dans les Yvelines, au nord-ouest de Paris débutent ce vendredi 14 octobre. Ces cérémonies se déroulent, alors que les remontées d'incidents en lien avec le "port de tenues et d'accessoires religieux" augmentent.

     

    Deux ans après l'assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), enseignants et élèves s'apprêtent à honorer la mémoire du professeur, sur fond d'inquiétude sur le respect de la laïcité, avec une "montée en puissance de signalements pour port de tenues et d'accessoires religieux", selon le ministre de l'Education Pap Ndiaye.

    Des signalements au ministère en augmentation

    Le ministère a publié jeudi 13 octobre les chiffres des atteintes à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées pour septembre. Ils montrent une hausse des signalements pour le port de tenues comme les abayas et qamis. Ce sont les vêtements longs traditionnels portés respectivement par les femmes et par les hommes.

    Au total, 313 signalements ont été recensés le mois passé, et 904 au deuxième trimestre 2022. C'est une hausse par rapport à la moyenne de 627 incidents recensés au premier trimestre 2022. Les incidents pour "port de signes et de tenues" religieux représentent plus de la moitié des signalements de septembre (54%), contre 41% au deuxième trimestre 2022 et 22% au premier trimestre.

    "Il y a objectivement une montée en puissance de signalements pour port de tenues et d'accessoires religieux, que l'on observe depuis un an, avec peut être une accélération entre-temps. Et donc c'est évidemment sur cette question que nous travaillons", a déclaré le ministre de l'Education Pap Ndiaye en déplacement dans un collège du Val-de-Marne. "Nous incitons les chefs d'établissements et les académies à remonter tous les signalements. Ne mettons rien sous le tapis", a-t-il ajouté.

    Avant la rentrée de septembre, un service anti-radicalisation de l'Etat avait tiré la sonnette d'alarme: le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) avait accusé la "mouvance islamiste" de remettre "en cause le principe de laïcité à l'école" en s'appuyant sur les réseaux sociaux, notamment Twitter ou TikTok, pour encourager le port de vêtements marquant une appartenance religieuse.

    Les personnels de direction du syndicat ID-FO ont demandé des "directives claires" face à un problème qui "ne s'est pas atténué depuis la rentrée, bien au contraire". "Nous ne pouvons pas publier un catalogue de tous les vêtements qui pourraient être religieux", répond Pap Ndiaye dans un entretien au Monde de jeudi 13 octobre. "C'est pourquoi les chefs d'établissement doivent regarder précisément les signes ostensibles".

     

     

    Une émotion persistante, deux ans après les faits

     

    Signe des tensions autour de la laïcité, un professeur d'un lycée de Thann (Haut-Rhin) a reçu début octobre "des menaces de mort de la part de l'oncle d'une de ses élèves" après avoir "abordé en classe la liberté d'expression, les caricatures de Mahomet et Charlie Hebdo", selon une source judiciaire. Le rectorat de Strasbourg a "fermement" condamné mercredi ces "intimidations et menaces".

    Dans l'Essonne, un professeur d'histoire-géographie d'un lycée d'Evry vient d'être placé sous protection policière. Son établissement a reçu une lettre anonyme le menaçant de lui faire "une Samuel Paty", a indiqué jeudi 13 octobre une source policière.

    Ces incidents interviennent alors que les établissements scolaires s'apprêtent à rendre hommage à Samuel Paty dès aujourd'hui et tout au long du week-end. Le professeur d'histoire-géographie de 47 ans avait été décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme radicalisé. Il lui reprochait d'avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

    Le drame avait suscité une émotion considérable. Un temps d'hommage aura lieu ce vendredi 14 octobre ou lundi 17 octobre dans les écoles, collèges et lycées. Il "pourra prendre différentes formes" dont "le contenu sera laissé au choix des équipes", indique le ministre Pap Ndiaye dans un courrier envoyé aux recteurs d'académie.

    L'assassinat de Samuel Paty a été un "choc immense" qui "se fait encore sentir", souligne-t-il dans Le Monde. Le ministre de l'Education nationale sera présent à la Sorbonne samedi 15 octobre aux côtés de Mickaëlle Paty, soeur de l'enseignant, pour la remise du premier prix Samuel Paty à des collégiens, organisé par l'Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG).

    Le lendemain, jour anniversaire de la mort de Samuel Paty, une cérémonie aura lieu à 18 heures devant le collège où il exerçait. Une gerbe de fleurs sera ensuite déposée au square Samuel-Paty à Paris, face à la Sorbonne, inauguré en 2021.

     

     

     

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