• Tous les moyens ne sont pas bons pour soutenir une opinion ! Ni mépris, ni médisance,

     

      

    Mes amis,

    chaque dimanche, je vous partage la vidéo de Mgr André Dupuy depuis Lourdes après le chapelet. Dimanche dernier il n'était pas là et je me suis inquiété. J'ai envoyé un mail et Lourdes l'a fait parvenir à Mgr Dupuy qui étant à Rome pour une semaine. Mgr Dupuy m'a fait parvenir son homélie par mail. Quelle délicatesse !

    C'est un peu long, mais je vous promets une grande paix après l'avoir lue. Merci !

     

     

    La faiblesse du bien, une force !

     

    La Règle d'Or pour une vraie liberté - Homélie 13° dimanche du Temps  Ordinaire C - Praedicatho homélies à temps et à contretemps

     

    Homélie du dimanche 20 février 2022

     

    Le chemin que traçaient dimanche dernier les Béatitudes serait-il réservé à des géants de vertu ? S’il est difficile d’être à la fois heureux et pauvre, heureux et affamé, heureux et persécuté, que dire des paroles que nous venons d’entendre !   « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. » Ou encore : « à celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre... » Seigneur, tu sais de quelle étoffe nous sommes faits ! Comment te complaire ?

     

     

     

    L’Évangile – c’est clair ! – ne s’ajuste pas à nos manières de penser et d’agir. Nous avons ancré dans la tête que le mal ne sera contenu que si nous lui opposons de fortes barrières, que la paix ne peut être gagnée que par la force des armes, qu’elle ne se prépare qu’à condition d’en forger de nouvelles. Comment aller à contre-courant de l’opinion commune ? 

     

    En saint Luc, Jésus, quand il prononce son discours, est encore dans la plaine à l’endroit où il a proclamé les Béatitudes. Il les parachève en invitant ceux qui l’écoutent à dépasser la stricte application de la Loi. Il ne s’adresse pas qu’aux disciples, mais également à ceux qui sont obnubilés par les règles et n’arrêtent pas d’y déroger. Son propos n’est pas d’un maître de sagesse, il ne débouche pas sur un code de prescriptions morales. Tendre la joue gauche à qui vous frappe la droite, donner sa tunique à qui vous prend le manteau, faire aux autres ce que l’on aimerait qu’ils nous fissent, ce n’est qu’un échantillonnage, une exemplification des Béatitudes. La règle d’or est simple : l’amour n’a point de limites, il est gratuit, il s’étend à tous. Il « doit se vérifier dans les actes plus que dans les paroles », dit saint Ignace dans ses Exercices spirituels. Ce que saint Luc formule au moyen de quatre verbes : aimer, faire le bien, souhaiter du bien, prier.

     

     

     

    Contempler la nature, c'est déjà prier

     

     

     

    Une norme de conduite qui va à l’encontre de la vengeance, des représailles. Elle ignore ceux qui n’attendent réparation que de la violence. «  Quand j’entre dans la logique d’accuser, de maudire, de chercher à faire du mal à l’autre, dit le pape François, j’entre dans la logique du grand accusateur qui est destructeur, la logique de Satan. »

    Impossible, après avoir entendu les paroles de Jésus, de ne pas réaliser combien notre conduite habituelle est contraire à la volonté de Dieu. Elles nous ébranlent, nous somment de mettre en cause nos valeurs. Que le croyant ne se prétende ni pieux ni vertueux, mais qu’il se conduise selon la Parole, qu’il se nourrisse d’elle. C’est un programme de conversion qui nous est proposé : ne pas seulement faire bien, mais faire mieux, dans l’espoir que le mal sera vaincu par le bien.

     

     

     

    Carême : quarante jours de pénitence… pourquoi tant que ça ?

     

    Si la peur du mal avait paralysé l’Amour, écrivait saint Jean Damascène, c’est que le mal aurait été plus fort que l’Amour. Or l’Amour a vaincu le mal. Un prédicateur très écouté à la radio dans les années soixante, le Père Maurice Lelong, relevait que si la vérité et la justice sont en échec, leurs ennemis finissent un jour par succomber. Aussi, déplorait-il que l’Église soit « infectée de contractuels sans mandat qui oublient que la force du mal est moins redoutable en ce monde que la faiblesse du bien. » 

    La faiblesse du bien, une force ! Un paradoxe rhétorique ? Non. Le tort causé à l’Église n’est pas le fait de ses adversaires, mais des chrétiens attiédis, disait Benoît XVI aux jeunes. Des attiédis, c’est peu dire sans doute ; des oublieux de la Parole. Le philosophe converti Maurice Clavel n’était pas un attiédi. En 1979, à l’occasion de son décès, le directeur d’un grand hebdomadaire qui ne partageait pas sa foi, lui rendit hommage en des termes qui définissent parfaitement le chrétien : « Avec Clavel, on avait toujours l’impression de rencontrer un être accompagné. » 

    Cet accompagnement du Ressuscité ne sera patent que si nous savons pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, accomplir un geste d’amour et de miséricorde là où n’est attendu qu’une riposte de vengeance ou de haine. Décréter que vain est le combat contre le mal s’il ne porte atteinte au mauvais, est démenti par la conduite de David envers le roi Saül (1Sm 26, 2.7-9.12-13.22-23). Le jeune David, futur roi d’Israël, se trouve en position d’exterminer le malfaisant Saül. Il l’épargne. Une conduite qui détonne dans l’univers vétérotestamentaire. La magnanimité de David a pour effet d’apaiser Saül, ou, pour reprendre un mot du pape François, de « faire éclater comme une bulle de savon » sa jalousie : il reconnaît un fils dans son vainqueur. Leçon de la miséricorde de David : il n’appartient qu’au Seigneur de châtier. 

     

    Pourquoi ressent-on de la rancune ? - Nos Pensées

     

    Dieu nous commande d’ignorer la rancune et la rivalité. C’est cela, l’agapé: pas de minima transactionnels, pas de compromis longtemps médités et pondérés. Une obligation charitable. Tout le discours de Jésus est à l’impératif. 

    « Aimez vos ennemis. » Ce n’est pas un horizon, c’est une injonction qui inverse la norme. Jésus ne dit pas : n’ayez pas d’ennemis. Il recommande de ne pas rechercher la bonne entente avec tout le monde : c’est la pire des façons d’obtenir que tous disent du bien de nous ! Elle émane des faux prophètes, lisions-nous dans Luc dimanche dernier (Lc 6, 26). Des ennemis, des gens qui nous traitent en ennemis, nous en aurons toujours. Est-ce à désespérer ? Jésus n’a jamais fait l’unanimité, pis, il a suscité l’hostilité.

    « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36) est le point axial du texte évangélique. Il rappelle à ceux qui veulent bien écouter, le devoir de se dépasser en toute occasion. Se dépasser ! En ce temps de jeux olympiques, paraphrasant la devise originelle – inspirée du Père Henri Didon et reprise par Pierre de Coubertin – « plus vite, plus haut, plus fort », nous pourrions dire: plus de respect, plus de miséricorde, plus de pardon. Des superlatifs absolus.

     

     

     

    Ces expressions qui ont une origine biblique : « rendre à César ce qui est  à César »

    Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

     

    (En ce moment des fortes pressions Mgr Dupuy nous dit ...

    Plus de respect. Tous les moyens ne sont pas bons pour soutenir une opinion ! Ni mépris, ni médisance, ni parole blessante, ni sentiment de haine. En période de forte radicalisation des conflits, l’attitude de David est éclairante. Elle est fondée sur le respect dû à Saül qui a été oint par le Seigneur : il est roi. Respecter son ennemi en l’affrontant –  je dis bien « en l’affrontant », car c’est un devoir de ne pas se laisser bafouer.  

     

     

     

    Miséricorde - Ulule

     

    Plus de miséricorde. Regarder notre adversaire autrement que poussés par nos griefs, ne pas l’enfermer dans le rappel impitoyable de ses erreurs, voire de son crime, autre impératif. La miséricorde n’est pas la tolérance, elle n’a pas de domaine réservé, elle s’exerce aussi bien au ras du sol, dans le plus médiocre quotidien : à l’égard du voisin détestable et détesté, du conjoint insupportable et malmené, de l’enfant amoureusement choyé devenu méconnaissable, du frère et de la sœur qui se crêpent le chignon pour un héritage... j’en passe. N’ayons pas l’illusion que l’on se surpasse uniquement sur les cimes. 

     

     

    Apprendre à pardonner

     

    Plus de pardon. À son procès, Jésus n’a pas condamné ceux qui l’ont insulté, flagellé, couronné d’épines, crucifié. Sur la croix, il n’a pas crié vengeance, mais imploré le pardon pour ses bourreaux – ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Le désir de vengeance ne peut être guéri que dans et par la prière. Par l’acquiescement à l’injonction : « soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.» Le Père « pardonne toutes les offenses, guérit de toute maladie », chante le psalmiste (Ps 102, 3). S’efforcer à être miséricordieux, quelle spirale !

    En chacun de nous fait rage ce que le pasteur Martin Luther King appelle une « guerre civile endémique ». Abel et Caïn coexistent. Reconnaissons-nous imparfaits. Regardons-nous et regardons les autres avec le regard que Jésus pose sur ses disciples le soir du Jeudi Saint, quand, à genoux, il lave les pieds de Judas qui l’a déjà vendu, de Pierre qui va le renier, de ceux qui prendront le large avant la crucifixion. Ne donnons pas comme réplique au mal le mal. « Fatigue la méchanceté par ta patience », recommande magnifiquement Tertullien.

     

     

    Le pardon, un des secrets des couples qui durent - M'Ton Couple

     

    Ah ! Que les Béatitudes sont ardues ! Permettez-moi, au moment de conclure, d’en proposer néanmoins deux autres. Un militant catholique lyonnais du siècle dernier, Joseph Folliet, suggère : « Heureux êtes-vous, si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace: votre route sera ensoleillée. Heureux êtes-vous, si vous savez vous taire et sourire quand même, lorsqu’on vous coupe la parole, lorsqu’on vous contredit ou qu’on vous marche sur les pieds, l’Évangile commence à pénétrer dans votre cœur. » Courage : Il n’y a pas de petits commencements.

     

     

    Merci Mgr André Dupuy !

     

    L’Évangile – c’est clair ! – ne s’ajuste pas à nos manières de penser et d’agir.

     

     

     

     

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  • Commentaires

    6
    Mercredi 23 Février 2022 à 10:56

    Bonjour Nani,

     J'ai tout lu ! La plus part du temps, je découvrais un grand esposé fort intéressant de philosophie traitant les questions que peut se poser l'être humain. Sujet qui pourrait être proposé aux candidats du bac.  Tu sais, pour un si long article, il me faudrait deux heures ! Aussi, je te tire mon chapeau !

    Anda : Que tenga un buen dia.

    Bisous. Hugues

      • Mercredi 23 Février 2022 à 13:47

        Je viens de te féliciter d'avoir tout lu ! Cela me fait plaisir 

        Je te le dis sur ton blog.

        Gracias !

    5
    Mercredi 23 Février 2022 à 10:14

    Aquarelle de : Francette Berger-Cardi

    Bonjour Ana,

    quel beau discours, que de bons conseils à mettre en oeuvre.. Pardonner...

    Bonne journée chère petite amie, gros bisous, caresses à Titi

      • Mercredi 23 Février 2022 à 13:49

        Et je pense que tu n'as pas tout lu, car c'est vrai, très long mais…

        instructif ! 

        Gracias, merci

    4
    Mercredi 23 Février 2022 à 08:28

    Après   réflexion,     je   me  suis    dit    qu'il   était    quand  même   plus   facile    d'  appliquer   ces   recommandations   quand   on   est   libre   soi même,  et   qu'on   a    choisi   la    vocation,     comme   toi,     le   clergé   etc

     Ceux  qui    ont   une   responsabilité   de   famille,   ont    aussi   des    devoirs   envers   celle   ci !

     J'  ai   d'  ailleurs    vu     des    hommes  mariés   devenir   prêtre,  une  fois  remplies   leurs   obligations   familiales .

    Passe    une  bonne   journée

     Bisous

      • Mercredi 23 Février 2022 à 13:50

        Je comprend ce que tu veux dire.

        Le prêtre s'adressait à tous ! et en particulier a ceux qui suivent l'évangile

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