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Comment les réseaux sociaux écrasent le débat
La mutualisation des contenus de l’information sur les réseaux sociaux est-elle un progrès ? Dans les faits, observe la philosophe Jeanne Larghero, ces nouveaux médias écrasent les espaces de liberté intérieure nécessaires au débat et au discernement. La solution : lire des livres !
Depuis quelques mois, les documentaires accusant les réseaux sociaux de manipuler les foules se succèdent les uns aux autres. Entre naïveté et paranoïa, comment se situer ? Une vision simpliste des nouvelles technologies de communication nous incite à ne voir en ces dernières que de simples moyens de partage d’informations, à charge pour les utilisateurs d’en faire bon usage.
Aucun média n’est neutre.
En réalité, aucun média n’est neutre. Tout d’abord pour une raison de format. On sait que le nombre contraint de caractères sur Twitter oblige à une forme de discours spécifique : on privilégie le percutant, le propos qui fait mouche, la formule qui claque. Le propos évacue alors la nuance, la prise de position argumentée, au profit de la pétition de principe ou du résumé simpliste. Faire court est tout un art, en revanche estropier une pensée est une pratique qui ne forme ni au débat, ni à l’esprit critique. Sauf à confondre débat et polémique, argumentation et provocation.
La mise en réseau potentielle de la moindre photo, de la moindre déclaration a pour effet d’effacer la séparation entre la sphère privée et la sphère publique.
Par ailleurs, la mise en réseau potentielle de la moindre photo, de la moindre déclaration a pour effet d’effacer la séparation entre la sphère privée et la sphère publique. N’importe quelle photo de vous prise avec un smartphone vous expose à retrouver votre tête dans des centaines d’autres smartphones, assortie de commentaires au mieux élogieux, au pire insultants : et comme on ne peut pas contrôler absolument son image, il ne nous reste plus qu’à surveiller notre comportement, au cas où.
Une uniformisation appauvrissante
On pourrait penser, ou même espérer, que cette surveillance mutuelle participe à une moralisation de la vie collective : on constate qu’il n’en n’est rien. Bien au contraire, cette mutualisation des contenus crée une uniformisation appauvrissante des échanges. La raison est simple : dès lors que ce qui est exprimé dans la sphère intime peut finir sur la place publique, dès lors que la sphère privée est également une place publique, les mécanismes d’auto-censure s’activent. On se tait, ou on se conforme au discours ambiant, soit par inertie, soit par peur de la réaction du groupe, par peur du jugement collectif, de l’opinion dominante, ou par crainte de tout ce qui fait autorité.
Quels sont les dangers de l'utilisation des réseaux sociaux ? Pour le couple ? Pour la famille ? pour nos enfants et adolescents ? Réponse dans cette vidéo Retrouvez...
GOD BLESS YOU
« Ces skippers au grand cœur au départ de la Route du Rhum « Je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur » (Os 2,16). »
Tags : reseau, sphere, debat, sociaux, publique
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Commentaires
dans notre univers il y a toujours les opposés, froid, chaud, long, court, blanc, noir !
Et donc c' est pareil pour les réseaux sociaux !
mais quand même, heureusement qu' ils sont là, parce qu' hélas, bien des médias sont aux ordres des gouvernements, et taisent la vérité !
Passe une bonne journée
bisous
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Jeudi 10 Novembre 2022 à 18:35
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Les réseaux sociaux j'en entends beaucoup parler, mais je ne sais pas trop ce que s'est, je n'y vais jamais, et d'ailleurs, je suis très peu sur l'ordi, sauf pour le blog, mes parties d'échecs et lire et effacer les mails.
Je suis en panne d'idées pour un nouvel article. Je verrais ce soir après mon retour de la " journée belote "
Merci de tes merveilleuses visites
Abrasos ! ( Ca s'écrie pas comme ça) mais il sont donnés de si bon coeur que les destinataires, dont toi, doivent apprécier.
Deux précautions valent mieux qu'une, donc: Gros bisous.
Hugo
¡He comprendido!
Abrazos = Je t'embrasse