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Son Regard de Miséricorde
Peinture de Rembrandt
Regard de Miséricorde ...
Que cherches tu ...
Méditation de Paul Baudiquey
Paul Baudiquey, né le 13 mai 1926 à Besançon et mort le 21 juillet 2001, est un prêtre français, connu notamment pour ses commentaires de l'œuvre picturale de Rembrandt.
L’homme qui a peint le
« retour du prodigue »
est un homme sans façade.
Un homme lavé de toute parole vaine. L'œuvre est immense.
Elle s’ouvre sur l’espace d’une confidence unique dans toute l’histoire de l’art occidental.
C’est le premier portrait
« grandeur nature »
pour lequel Dieu lui-même ait jamais pris la pose.
Le Père en majesté inscrit sa majuscule au commencement de tout.
Voûté comme un arc roman, et de courbe plénière.
Sa stature s’accomplit dans l’ovale géniteur qui rayonne au tympan.
Son visage d’aveugle.
II s’est usé les yeux à son métier de Père. Scruter la nuit,
guetter, du même regard, l’improbable retour sans compter toutes les larmes furtives…
il arrive qu’on soit seul !
Oui, c’est bien lui, le Père, qui a pleuré le plus.
Je regarde le fils.
Une nuque de bagnard.
Et cette voile informe dont s’enclôt son épave.
Ces plis froissés où s’arc-boute et vibre encore le grand vent des tempêtes,
des talons rabotés comme une coque de galion sur l’arête des récifs,
cicatrices à vau-l’eau de toutes les errances. Le naufragé s’attend au juge,
« traite-moi, dit-il,
comme le dernier de ceux de ta maison ».
II ne sait pas encore qu’aux yeux d’un père comme celui-là,
le dernier des derniers est le premier de tous.
II s’attendait au juge,
il se retrouve au port, échoué, déserté, vide comme sa sandale,
enfin capable d’être aimé.
Appuyé de la joue – tel un nouveau-né au creux d’un ventre maternel –
il achève de naître.
La voix muette des entrailles dont il s’est détourné murmure enfin au creux de son oreille.
II entend
Lève les yeux, prosterné,
éperdu de détresse, et déjà tout lavé dans la magnificence…
Lève les yeux, et regarde,
ce visage, cette face très sainte qui te contemple, amoureusement.
Tu es accepté,
tu es désiré de toute éternité,
avant l’éparpillement des mondes,
avant le jaillissement des sources,
j’ai longuement rêvé de toi,
et prononcé ton nom.
Vois donc,
je t’ai gravé sur la paume de mes mains,
tu as tant de prix à mes yeux.
Ces mains je n’ai plus qu’elles,
de pauvres mains ferventes,
posées comme un manteau sur tes frêles épaules,
tu reviens de si loin !
Lumineuses, tendres et fortes,
comme est l’amour de l’homme et de la femme, tremblantes encore –
et pour toujours, du déchirant bonheur.
II faut misère pour avoir cœur.
Et d’une patience qui attend, et
d’une attente qui écoute,
naît le dialogue insurpassable.
Notre assurance n’est plus en nous,
elle est en celui qui nous aime.
Accepter d’être aimé…
accepter de s’aimer.
Nous le savons,
il est terriblement facile de se haïr;
la grâce est de s’oublier.
La grâce des grâces serait
de s’aimer humblement soi-même,
comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ.
Encore faut-il avoir appris
ce que tomber veut dire,
comme une pierre tombe dans la nuit de l’eau; Ce que veut dire craquer,
comme un arbre s’éclate aux feux ardents du gel, sous l’éclair bleu de la cognée.
Que peuvent savoir de la miséricorde des matins,
ceux dont les nuits ne furent jamais de tempêtes et d’angoisses ?
Pour retentir à ces atteintes, il faut avoir vécu,
– et vivre encore –
en haute mer menacé sans doute,
naufragé peut-être,
mais à la crête des certitudes royales, l’amour alors peut faire son œuvre
nous féconder, nous rajeunir.
Que nous soyons dans
l’inquiétude,
le doute
et le chagrin,
que nous marchions, le cœur serré,
dans la vallée de l’ombre et de la mort !
Que nos visages n’aient d’autre éclat que ceux, épars, d’un beau miroir brisé…
Un amour nous précède,
nous suit, nous enveloppe…
Oeuvre de sculpteur - Gérard Lartigue -
Et pour finir, je m'adresse surtout à ceux qui
passerons et qui savent des moments de
grande souffrance comme c'est mon cas en ces
moments.
L'unique remède pour la vivre minute à minute
c'est d'accepter ce moment sans rien pouvoir
faire d'autre.
Pour moi ce fut de me prosterner
devant le regard de Dieu Père ...
Je reçois la paix.
Courage !
J'ai connu des moments aussi durs en 2009
et puis tout est redevenu ...supportable.
Courage !
God Bless You
Tags : Père, enfant, regard, yeux
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Commentaires
Bonjour Ana,
quel bel épisode de la bible que celui du retour de l'enfant prodigue,
son père lui ouvre les bras..
Merci pour la belle prière que tu as déposé sur mon blog..
Encore des problèmes avec mon ordi ce matin..
J'espère que tu remontes la pente doucement .
Bonne journée, gros bisous
Bonjour Nani l'autre jour je n'aipas su te répondre, blog introvable ??? Passe un bon dimanche Avec amitiés René
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J'ai un peu délaissé les blogs depuis vendredi. Je vais essayer de rattraper le temps perdu… Bisous. Hugues