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    Premier dimanche de Carême




     

    Commentaire du jour 

    Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol 
    Écrits spirituels, 15/12/1936 (trad.  Cerf 2008, p. 271)

     

    Le Fils de Dieu rejette la tentation d'autres voies et obéit à la volonté de son Père

          Moi aussi, quand j'étais dans le monde, je courais quelquefois sur les routes de l'Espagne, ravi de faire monter le compteur de la voiture à 90 kilomètres à l'heure : quelle bêtise ! Quand je me suis aperçu qu'il n'y avait plus d'horizon, j'ai subi la déception de celui qui possède la liberté de ce monde, car la terre est petite, et on en fait vite le tour. Des horizons petits et limités entourent l'homme. Pour celui qui a une âme assoiffée d'horizons infinis, ceux de la terre ne lui suffisent pas : ils l'étouffent, il n'y a pas de monde assez grand pour lui, et il ne trouve ce qu'il cherche que dans la grandeur et l'immensité de Dieu. Hommes libres qui parcourez la planète, je n'envie pas votre vie en ce monde ; enfermé dans un couvent et aux pieds du crucifix, j'ai une liberté infinie, j'ai un ciel, j'ai Dieu. Quelle chance si grande que d'avoir un cœur amoureux de lui !...

          Pauvre frère Raphaël !...  Continue à attendre, continue à espérer avec cette douce sérénité qui donne l'espérance certaine ; reste immobile, cloué, prisonnier de ton Dieu au pied de son tabernacle. Écoute au loin le vacarme que font les hommes qui goûtent les jours brefs de leur liberté dans le monde ; écoute au loin leurs voix, leurs rires, leurs pleurs, leurs guerres. Écoute et médite un moment ; médite en un Dieu infini, dans le Dieu qui a fait le ciel et la terre et les hommes, le Maître absolu des cieux et de la terre, des fleuves et des mers ; en celui qui en un instant, seulement en le voulant, a fait sortir du néant tout ce qui existe.

          Médite un moment en la vie du Christ, et tu verras qu'en elle il n'y a ni libertés, ni bruit, ni éclats de voix ; tu verras le Fils de Dieu soumis à l'homme ; tu verras Jésus obéissant, soumis et qui, dans une paix sereine, a pour loi de sa vie seulement d'accomplir la volonté de son Père. Et finalement, contemple le Christ cloué sur la croix. A quoi bon parler de liberté.

     

    Trait de séparation entre les textes Courbe logo-copie-4
     
     

      Nous entrons en ce temps de Carême qui n'est proprement dit des sacrifices, mais le chemin qui nous mene vers Pâques. L'Eglise nous demande cet année d'avoir en nos coeur la image du lavement des pieds. Cela veux dire, nous centrer sur le service des frères et soeurs. Et nous-même nous laisser laver les pieds par eux. Combien avons-nous à recevoir !

    Concretement, lorsque on voit une personne en difficulté, aller vers elle, nous dire :qu'est que cette personne va m' apporter. Ne plus avoir l'image de celui qui donne, mais attendre aussi de mon frère ce qu'il va me dire...parfois sans paroles, juste un regard. Je vous souhaite un beau dimanche ensoleillé et je vous partage ce film detente de Sister Act 1

     



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                                                   SISTER ACT 1 !

     

     

      

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  • Frère Raphaël meut à l'âge de 27 ans à la trappe d'une leucémie foudroyante. 


     

     Voici la méditation que l'Église propose pour l'évangile du jour.                                                                            


     

    Le samedi après les Cendres
    Commentaire du jour 
    Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol 
    Écrits spirituels, 15/12/1936 (trad. Cerf 2008, p. 268)

     

    « Abandonnant tout, l'homme se leva et se mit à le suivre »

          Il y a des jours où des avions traversent le ciel à des vitesses prodigieuses, survolant le monastère. Le bruit de leurs moteurs effraye les petits oiseaux qui nichent dans les cyprès de notre cimetière. En face du couvent, traversant les champs, il y a une route goudronnée où circulent à toute heure des camions et des voitures de tourisme qui ne s'intéressent pas à la vue du monastère. Une des principales voies ferrées de l'Espagne traverse aussi les terres du monastère... On dit que tout cela est liberté... Mais l'homme qui médite un peu verra comme le monde se trompe, au milieu de ce qu'il appelle liberté...

          Où se trouve donc la liberté ? Elle se trouve dans le cœur de l'homme qui n'aime que Dieu. Elle est dans l'homme dont l'âme n'est attachée ni à l'esprit ni à la matière, mais seulement à Dieu. Elle est dans cette âme qui n'est pas soumise au moi égoïste ; dans l'âme qui s'envole au-dessus de ses propres pensées, de ses propres sentiments, de son propre souffrir et jouir. La liberté est dans cette âme-là dont la seule raison d'exister est Dieu ; dont la vie est Dieu et rien de plus que Dieu.

          L'esprit humain est petit, il est réduit, il est sujet à mille variations, des hauts et des bas, des dépressions, des déceptions, etc., et le corps, avec une telle faiblesse. La liberté est donc en Dieu. L'âme qui passant vraiment par-dessus tout fonde sa vie en lui, on peut dire qu'elle jouit de la liberté, dans la mesure du possible pour celui qui est encore dans ce monde.

     

     

                                                                            *

    La vie de Frère Raphaël m'a beaucoup aidé lorsque j'étais jeune. Il a le langage de jeunes de son âge. Excusez-moi car dans la vidéo il y a des pensés à lui mais en Espagnol. Bon Samedi, je suis d'accueil.

     

     

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  • suivre Jésus 

     

                                                  LA NOCE... L'EPOUX


    Le vendredi après les Cendres

    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,14-15. 
    Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? » 
    Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.

     

     

                                                                              *

    Être épouse du Christ ! Ce n'est pas l'expression du plus doux des rêves : C'est une réalité. Notre âme entre dans le coeur de Jésus, et devienne ... toute sienne. C'est un coeur à coeur.  Se reposer sur le coeur de Jésus et tout déposer, tout ce qui nous ai le plus cher. C'est " Laisser le Fils de Dieu Grandir en nous. Qu'il devienne pour nous un inmense sourire, une exultation et toute parfaite joie que NUL NE PUISSE NOUS LE RAVIR "

    -Isaac de l'Etoile-

    Mais, un laïque peut-il vivre cela ? On est tout appeles a vivre dans le Coeur de Jésus. Même si sensiblement on ne le sent pas, Il demeure en nous... si nous le désiront. On voit la quantité des saints, mais de plus en plus l'Église se tourne vers les familles. Vers une personne toute simple comme nous. Nous sommes appelés a devenir des saints... " Soyez Saints... être saint ce n'est pas courir et faire la course pour la canonisation. Être saint c'est regarder dans la même direction que le Christ.

    Je pense par exemple que notre amie Pascaline comprend cela. Dans le blog de PteFleur, elle nous a partagé des choses toutes simples: donner dix minutes a quelqu'un, visiter les personnes âgées. Ne pas critiquer l'autre... C'est tout simplement vivre notre quotidien dans la simplicité. Je vous donne cette pensé de la pte Thérèse de Lisieux - docteur de l'Église - " Je me réjouis d'être petite puisque les enfants seuls et ceux qui leur ressemblent serons admis au banquet céleste " 


     

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  • Mes amis, en ce temps du Carême pour les Chrétiens, je voudrai certains jours, livrer ce qui me fais Croire, ce qui m'aide dans les moments difficiles de ma vie. 
                             Trait de séparation entre les textes Courbe logo-copie-3
             
    Le Pardon. "aphesis " en grec veut dire libérer
    Nous voyons comme ceux qui allaient libérer les esclaves, devaient payer une rançon. Puis laisser partir la personne libre.
    C'est un peut, ce que nous devrions faire envers ceux qui sont nos débiteurs. 
    Pardonner à celui qui m'a fait mal...ce n'est pas chose facile. Cependant, nous pouvons
    demander cette grâce au Seigneur. 
    Il y a des pardons qui nous rend esclaves par l'haine. Je peux vous parler de cela, car je l'ai vécu. Je ne pouvais pardonner. Durant 18 mois je me suis privé de l'Eucharistie à cause de cela. Puis, j'ai reçu la grâce d'aller rencontrer la personne. Elle ne savait pas mon combat... sans un mot, cette personne c'est misse à pleurer. En ce moment, non seulement je me suis libéré mais l'autre personne aussi. 


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    « Frères vénérés

    Homélie de Benoît XVI pour la messe des Cendres

    À l’occasion de la célébration des Cendres dans la Basilique Saint-Pierre, Benoît XVI a prononcé mercredi 13 janvier en fin d’après-midi ce qui devrait rester comme sa dernière homélie publique en tant que pape. En voici le texte intégral

     

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd’hui, Mercredi des Cendres, nous entamons un nouveau chemin deCarême, chemin qui se déroule sur quarante jours et nous conduit à la joie de la Pâque du Seigneur, à la victoire de la Vie sur la mort. Selon la très ancienne tradition romaine des “stations” deCarême, nous sommes rassemblés pour la célébration de l’Eucharistie. Cette tradition prévoit que la première “station” ait lieu dans la basilique de Sainte-Sabine, sur la colline de l’Aventin. Les circonstances ont suggéré de se rassembler dans la Basilique Vaticane. Ce soir, nous sommes nombreux autour de la tombe de l’apôtre Pierre afin, aussi, de lui demander son intercession pour le chemin de l’Église en ce moment particulier, renouvelant notre foi dans le pasteur suprême de l’Église, le Christ Seigneur. Pour moi, c’est un moment approprié pour remercier chacun, spécialement les fidèles du diocèse de Rome, alors que j’apprête à conclure mon ministère pétrinien et pour demander un soutien particulier dans la prière.

    Les lectures qui ont été proclamées nous offrent des éléments qu’avec la grâce de Dieu, nous sommes appelés à transformer en attitudes et en comportements concrets au cours de ce Carême. L’Église nous propose tout d’abord l’appel très fort que le prophète Joël adresse au peuple d’Israël : « Parole du Seigneur : revenez à moi de tout votre cœur, dans lejeûne, les larmes et le deuil » (2, 12). Il faut souligner l’expression « de tout votre cœur » qui signifie : du centre de nos pensées et de nos sentiments, des racines de nos décisions, de nos choix, de nos actions, dans un geste de liberté totale et radicale. Mais ce retour à Dieu est-il possible ? Oui, parce que c’est une force qui ne vient pas de notre cœur mais qui se libère du cœur même de Dieu. C’est la force de samiséricorde. Le prophète dit encore : « Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (2, 13). Revenir au seigneur est possible comme “grâce” parce qu’elle est œuvre de Dieu et fruit de la foi que nous confions à sa miséricorde. Mais ce retour à Dieu devient une réalité concrète dans notre vie seulement lorsque la grâce du Seigneur pénètre dans l’intime et le secoue, nous donnant la force de « déchirer nos cœurs ». C’est encore le prophète qui fait résonner ces mots de la part de Dieu : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (2, 13). De fait, y compris de nos jours, nombreux sont ceux qui sont prêts à « déchirer leurs vêtements » en face de scandales et d’injustices – naturellement commises par d’autres – mais peu nombreux semblent être ceux qui sont prêts à agir sur leur propre ‘’cœur», sur leur propre conscience et leurs intentions pour laisser le Seigneur les transformer, les renouveler et les convertir.

    Ce « revenez à moi de tout votre cœur » est ensuite un appel qui s’adresse non seulement à l’individu mais à la communauté. Nous avons entendu dans la première lecture : « Sonnez de la trompette dans Jérusalem : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! » (2, 15-16). La dimension communautaire est un élément essentiel de la foi et de la vie chrétienne. Le Christ est venu « afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (cf Jn 11, 52). Le « nous » de l’Église est la communauté dans laquelle Jésus nous réunit tous ensemble (cf Jn 12, 32) : la foi est nécessairement ecclésiale. Il est important de s’en souvenir et de le vivre en ce temps de Carême : que chacun d’entre nous sache que le chemin pénitentiel ne doit pas être vécu dans la solitude mais avec tant de frères et sœurs, dans l’Église.

    Le prophète, pour finir, s’arrête sur la prière des prêtres, lesquels, les larmes aux yeux, s’adressent à Dieu pour lui dire : : « N’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘Où donc est leur Dieu ?’ » (2, 17). Cette prière nous fait réfléchir sur l’importance du témoignage de foi et de vie chrétienne de chacun d’entre nous et de nos communautés pour exprimer le visage de l’Église et comment ce visage peut être parfois défiguré. Je pense en particulier aux fautes contre l’unité, aux divisions dans le corps ecclésial. Vivre le Carême dans une communion ecclésiale plus intense et plus évidente, en surmontant les individualismes et les rivalités, est un signe humble et précieux en direction de ceux qui loin de la foi ou indifférents.

    « Voici maintenant le moment favorable, voici maintenant le jour du salut ! » (2 Co 6, 2). Les paroles de l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe résonnent encore pour nous avec une urgence qui n’admet ni absence ou inertie. Le mot « maintenant » répété plusieurs fois dit qu’on ne peut laisser fuir ce moment, que ce moment nous est offert comme une occasion unique et irremplaçable. Et le regard de l’Apôtre se concentre sur le partage par lequel le Christ a voulu caractériser son existence, assumant l’humanité jusqu’à prendre sur lui le péché des hommes. La phrase desaint Paul est très forte : Dieu « l’a fait péché pour nous ». Jésus, l’innocent, le Saint, « celui qui n’avait pas connu le péché » (2 Co 5, 21), prend sur lui le poids du péché, partageant avec l’humanité le résultat de la mort, et de la mort sur la croix. La réconciliation qui nous est offerte s’est faite au prix le plus fort, celui de la croix dressée sur le Golgotha, sur laquelle a été suspendu le Fils de Dieu fait homme. Dans cette plongée de Dieu au cœur de la souffrance humaine et dans l’abîme du mal se trouve la racine de notre justification. Le « revenez à Dieu de tout votre cœur » de notre chemin de Carême passe par la Croix, à la suite du Christ sur la route qui conduit au Calvaire, au don total de soi. C’est un chemin sur lequel il faut apprendre chaque jour à sortir toujours plus de notre égoïsme et de nos fermetures, pour faire place à Dieu qui ouvre et transforme le cœur. Et saint Paul rappelle comment l’annonce de la Croix résonne pour nous grâce à la prédication de la Parole, dont l’Apôtre lui-même est l’ambassadeur ; c’est un appel qui nous est lancé pour que ce chemin de Carême soit marqué par une écoute plus attentive et assidue de la Parole de Dieu, lumière qui illumine nos pas.

    Dans la page de l’Évangile de Matthieu, qui appartient à ce qu’on appelle le Sermon sur la montagne, Jésus se réfère à trois pratiques fondamentales prévues par la Loi de Moïse : l’aumône, la prière et le jeune. ; ce sont encore des indications traditionnelles de la démarche de Carême pour répondre à l’invitation qui nous est faite de « revenir à Dieu de tout son cœur ». Mais Jésus souligne que c’est la qualité et la vérité de la relation à Dieu qui qualifie l’authenticité de tout geste religieux. C’est ainsi qu’il dénonce l’hypocrisie religieuse, le comportement de ceux qui se veulent se montrer en spectacle, les attitudes de ceux qui cherchent les applaudissements et les approbations. Le vrai disciple ne sert ni lui-même, ni le « public », mais son Seigneur, dans la simplicité et la générosité : « Ton Père, qui voit dans le secret, te le revaudra » (Mt 6 4.6.18). Notre témoignage sera d’autant plus incisif que nous chercherons moins notre propre gloire et que nous aurons conscience que la récompense du juste, c’est Dieu lui-même, c’est d’être uni à Lui, ici, sur le chemin de la foi et au terme de la vie, dans la paix et la lumière du face-à-face avec Lui pour toujours (cf. 1 Co 13, 12).

    Chers frères et sœurs, commençons l’itinéraire du Carême, confiants et joyeux. Que l’invitation à la conversion, à « retourner à Dieu de tout notre cœur » résonne fortement en nous, dans l’accueil de sa grâce qui fait de nous des hommes nouveaux, l’accueil de cette surprenante nouveauté qui est la participation à la vie même de Jésus. Que personne d’entre nous ne reste sourd à cet appel qui nous est encore adressé à travers l’austère rite des cendres qui vont nous être imposées dans quelques instants. Que la Vierge Marie, Mère de l’Église et modèle de tout disciple authentique du Seigneur, nous accompagne dans cette démarche. Ame« 

     

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    « Frères vénérés

    Homélie de Benoît XVI pour la messe des Cendres

    À l’occasion de la célébration des Cendres dans la Basilique Saint-Pierre, Benoît XVI a prononcé mercredi 13 janvier en fin d’après-midi ce qui devrait rester comme sa dernière homélie publique en tant que pape. En voici le texte intégral

     

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd’hui, Mercredi des Cendres, nous entamons un nouveau chemin deCarême, chemin qui se déroule sur quarante jours et nous conduit à la joie de la Pâque du Seigneur, à la victoire de la Vie sur la mort. Selon la très ancienne tradition romaine des “stations” deCarême, nous sommes rassemblés pour la célébration de l’Eucharistie. Cette tradition prévoit que la première “station” ait lieu dans la basilique de Sainte-Sabine, sur la colline de l’Aventin. Les circonstances ont suggéré de se rassembler dans la Basilique Vaticane. Ce soir, nous sommes nombreux autour de la tombe de l’apôtre Pierre afin, aussi, de lui demander son intercession pour le chemin de l’Église en ce moment particulier, renouvelant notre foi dans le pasteur suprême de l’Église, le Christ Seigneur. Pour moi, c’est un moment approprié pour remercier chacun, spécialement les fidèles du diocèse de Rome, alors que j’apprête à conclure mon ministère pétrinien et pour demander un soutien particulier dans la prière.

    Les lectures qui ont été proclamées nous offrent des éléments qu’avec la grâce de Dieu, nous sommes appelés à transformer en attitudes et en comportements concrets au cours de ce Carême. L’Église nous propose tout d’abord l’appel très fort que le prophète Joël adresse au peuple d’Israël : « Parole du Seigneur : revenez à moi de tout votre cœur, dans lejeûne, les larmes et le deuil » (2, 12). Il faut souligner l’expression « de tout votre cœur » qui signifie : du centre de nos pensées et de nos sentiments, des racines de nos décisions, de nos choix, de nos actions, dans un geste de liberté totale et radicale. Mais ce retour à Dieu est-il possible ? Oui, parce que c’est une force qui ne vient pas de notre cœur mais qui se libère du cœur même de Dieu. C’est la force de samiséricorde. Le prophète dit encore : « Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (2, 13). Revenir au seigneur est possible comme “grâce” parce qu’elle est œuvre de Dieu et fruit de la foi que nous confions à sa miséricorde. Mais ce retour à Dieu devient une réalité concrète dans notre vie seulement lorsque la grâce du Seigneur pénètre dans l’intime et le secoue, nous donnant la force de « déchirer nos cœurs ». C’est encore le prophète qui fait résonner ces mots de la part de Dieu : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (2, 13). De fait, y compris de nos jours, nombreux sont ceux qui sont prêts à « déchirer leurs vêtements » en face de scandales et d’injustices – naturellement commises par d’autres – mais peu nombreux semblent être ceux qui sont prêts à agir sur leur propre ‘’cœur», sur leur propre conscience et leurs intentions pour laisser le Seigneur les transformer, les renouveler et les convertir.

    Ce « revenez à moi de tout votre cœur » est ensuite un appel qui s’adresse non seulement à l’individu mais à la communauté. Nous avons entendu dans la première lecture : « Sonnez de la trompette dans Jérusalem : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité, réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! » (2, 15-16). La dimension communautaire est un élément essentiel de la foi et de la vie chrétienne. Le Christ est venu « afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (cf Jn 11, 52). Le « nous » de l’Église est la communauté dans laquelle Jésus nous réunit tous ensemble (cf Jn 12, 32) : la foi est nécessairement ecclésiale. Il est important de s’en souvenir et de le vivre en ce temps de Carême : que chacun d’entre nous sache que le chemin pénitentiel ne doit pas être vécu dans la solitude mais avec tant de frères et sœurs, dans l’Église.

    Le prophète, pour finir, s’arrête sur la prière des prêtres, lesquels, les larmes aux yeux, s’adressent à Dieu pour lui dire : : « N’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : ‘Où donc est leur Dieu ?’ » (2, 17). Cette prière nous fait réfléchir sur l’importance du témoignage de foi et de vie chrétienne de chacun d’entre nous et de nos communautés pour exprimer le visage de l’Église et comment ce visage peut être parfois défiguré. Je pense en particulier aux fautes contre l’unité, aux divisions dans le corps ecclésial. Vivre le Carême dans une communion ecclésiale plus intense et plus évidente, en surmontant les individualismes et les rivalités, est un signe humble et précieux en direction de ceux qui loin de la foi ou indifférents.

    « Voici maintenant le moment favorable, voici maintenant le jour du salut ! » (2 Co 6, 2). Les paroles de l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe résonnent encore pour nous avec une urgence qui n’admet ni absence ou inertie. Le mot « maintenant » répété plusieurs fois dit qu’on ne peut laisser fuir ce moment, que ce moment nous est offert comme une occasion unique et irremplaçable. Et le regard de l’Apôtre se concentre sur le partage par lequel le Christ a voulu caractériser son existence, assumant l’humanité jusqu’à prendre sur lui le péché des hommes. La phrase desaint Paul est très forte : Dieu « l’a fait péché pour nous ». Jésus, l’innocent, le Saint, « celui qui n’avait pas connu le péché » (2 Co 5, 21), prend sur lui le poids du péché, partageant avec l’humanité le résultat de la mort, et de la mort sur la croix. La réconciliation qui nous est offerte s’est faite au prix le plus fort, celui de la croix dressée sur le Golgotha, sur laquelle a été suspendu le Fils de Dieu fait homme. Dans cette plongée de Dieu au cœur de la souffrance humaine et dans l’abîme du mal se trouve la racine de notre justification. Le « revenez à Dieu de tout votre cœur » de notre chemin de Carême passe par la Croix, à la suite du Christ sur la route qui conduit au Calvaire, au don total de soi. C’est un chemin sur lequel il faut apprendre chaque jour à sortir toujours plus de notre égoïsme et de nos fermetures, pour faire place à Dieu qui ouvre et transforme le cœur. Et saint Paul rappelle comment l’annonce de la Croix résonne pour nous grâce à la prédication de la Parole, dont l’Apôtre lui-même est l’ambassadeur ; c’est un appel qui nous est lancé pour que ce chemin de Carême soit marqué par une écoute plus attentive et assidue de la Parole de Dieu, lumière qui illumine nos pas.

    Dans la page de l’Évangile de Matthieu, qui appartient à ce qu’on appelle le Sermon sur la montagne, Jésus se réfère à trois pratiques fondamentales prévues par la Loi de Moïse : l’aumône, la prière et le jeune. ; ce sont encore des indications traditionnelles de la démarche de Carême pour répondre à l’invitation qui nous est faite de « revenir à Dieu de tout son cœur ». Mais Jésus souligne que c’est la qualité et la vérité de la relation à Dieu qui qualifie l’authenticité de tout geste religieux. C’est ainsi qu’il dénonce l’hypocrisie religieuse, le comportement de ceux qui se veulent se montrer en spectacle, les attitudes de ceux qui cherchent les applaudissements et les approbations. Le vrai disciple ne sert ni lui-même, ni le « public », mais son Seigneur, dans la simplicité et la générosité : « Ton Père, qui voit dans le secret, te le revaudra » (Mt 6 4.6.18). Notre témoignage sera d’autant plus incisif que nous chercherons moins notre propre gloire et que nous aurons conscience que la récompense du juste, c’est Dieu lui-même, c’est d’être uni à Lui, ici, sur le chemin de la foi et au terme de la vie, dans la paix et la lumière du face-à-face avec Lui pour toujours (cf. 1 Co 13, 12).

    Chers frères et sœurs, commençons l’itinéraire du Carême, confiants et joyeux. Que l’invitation à la conversion, à « retourner à Dieu de tout notre cœur » résonne fortement en nous, dans l’accueil de sa grâce qui fait de nous des hommes nouveaux, l’accueil de cette surprenante nouveauté qui est la participation à la vie même de Jésus. Que personne d’entre nous ne reste sourd à cet appel qui nous est encore adressé à travers l’austère rite des cendres qui vont nous être imposées dans quelques instants. Que la Vierge Marie, Mère de l’Église et modèle de tout disciple authentique du Seigneur, nous accompagne dans cette démarche. Ame« 

     

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    Le mercredi des Cendres
    Commentaire du jour 
    Pape Benoît XVI 
    Audience générale du 17/02/2010 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

     

    « Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2Co 5,20)

          « C'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut » (2Co 6,2). En vérité, dans la vision chrétienne de la vie, chaque moment doit se dire favorable et chaque jour doit se dire jour de salut, mais la liturgie de l'Église rapporte ces paroles d'une façon toute particulière au cours du temps de carême. C'est l'appel qui nous est adressé à travers le rite austère de l'imposition des cendres... : « Convertissez-vous et croyez à l'Évangile »...

          L'appel à la conversion met à nu et dénonce la superficialité facile qui caractérise très souvent notre façon de vivre. Se convertir signifie changer de direction sur le chemin de la vie : non pas à travers un simple ajustement, mais à travers une véritable inversion de marche. La conversion signifie aller à contre-courant, le « courant » étant le style de vie superficiel, incohérent et illusoire, qui nous entraîne souvent, nous domine et nous rend esclaves du mal, ou tout au moins prisonniers d'une médiocrité morale.

          Avec la conversion, au contraire, on vise le haut degré de la vie chrétienne, on se confie à l'Évangile vivant et personnel, qui est le Christ Jésus. Sa personne est l'objectif final et le sens profond de la conversion. Il est le chemin sur lequel tous sont appelés à marcher dans la vie, se laissant éclairer par sa lumière et soutenir par sa force qui fait avancer nos pas. De cette façon, la conversion manifeste son visage le plus splendide et fascinant : il ne s'agit pas d'une simple décision morale, qui rectifie notre conduite de vie, mais d'un choix de foi, qui nous touche entièrement dans la communion intime avec la personne vivante et concrète de Jésus... La conversion est le « oui » total de celui qui remet son existence à l'Évangile, en répondant librement au Christ qui s'offre en premier à l'homme comme chemin, vérité et vie (Jn 14,6), comme celui qui seul le libère et le sauve. C'est précisément là le sens des premières paroles avec lesquelles, selon l'évangéliste Marc, Jésus ouvre la prédication de l'« Évangile de Dieu » : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l'Évangile » (Mc 1,15).

                                  *




    Je n'ai pas grand chose a rajouter a cette homélie de notre Pape Benoît XVI. Elle est comme toujours, d'une grande simplicité, qui s'adapte à nous tous. Je voudrai dire juste, comme cet Pape intellectuel est capable de mettre ses enseignements au niveau de tous.

    Puis que comme j'ai mis dans le titre, nous les chrétiens, entrons dans un temps de repentir et pénitence. Ce temps appelle au coeur de chacun, a se repentir des pêches mais surtout à plus de vérité dans nos vies et Amour de notre prochain.                                                                              

     

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