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Oscar Romero " L’ennemi à abattre "
Óscar Romero est le second d'une famille nombreuse de sept enfants (cinq frères et deux sœurs), dont le père est postier. Il est baptisé à l'âge d'un an le 11 mai 1919. Il naît dans un pays déchiré où 40 % des terres sont détenues par treize familles. À l'époque, l'Église est persécutée et les assassinats sont fréquents.
Après quelques années à l'école il devient apprenti menuisier à l'âge de douze ans. Deux ans plus tard, en 1931, il entre au séminaire des prêtres Clarétains à San Miguel, contre l'avis de son père.
En 1937, il rejoint le séminaire national de San Salvador, dirigé par les Pères Jésuites puis continue ses études à Rome, où il est ordonné prêtre le 4 avril 1942. Il vise l'obtention d'un doctorat en théologie mais doit en 1943, à l'âge de 26 ans, interrompre ses études et sous la pression de l'évêque, dans une Italie encore fasciste, rentre au Salvador. Sur la route du retour, il fait escale en Espagne puis à Cuba où la police cubaine l'interne au motif qu'il provient de l'Italie mussolinienne. Des ennuis de santé lui valent son élargissement et un retour vers le Salvador via Mexico.
Romero travaille comme prêtre de paroisse à Abamoros, puis est affecté pendant vingt ans dans le cadre du diocèse de San Miguel. Il promeut différents groupes apostoliques, inaugure une équipe des « Alcooliques anonymes », aide à la construction de la Cathédrale San Miguel et soutient la dévotion à la « Vierge de la Paix ». Il est par suite nommé recteur du séminaire inter-diocésain de San Salvador.
L’ennemi à abattre
Les dénonciations, les prises de position contre les crimes et la torture infligés quotidiennement par « les escadrons de la mort » et l’armée salvadorienne, font d’Oscar Romero « un dangereux agitateur ». Pourtant l’archevêque ne faiblit pas et le 23 mars 1980,à l’occasion d’un sermon dans la Basilique du Sacré-Coeur de San Salvador,Mgr Romero lance un appel aux soldats : « Un soldat n’est pas obligé d’obéir à un ordre qui va contre la loi de Dieu (…) Il est temps d’obéir à votre conscience (…) » Le lendemain, alors qu’il dit la messe dans la chapelle de la Divine-Providence, une balle l’atteint en plein cœur. Il meurt aussitôt. A l’occasion de ses funérailles, où se pressent prêtres et évêques du monde entier, une bombe éclate suivi de des coups de feu dispensant la foule réunie dans la Basilique. Mgr Romero est aussitôt enterré à la hâte dans le transept droit de la Basilique. Les médias pro-junte dénoncèrent une attaque de groupuscules d’extrême-gauche aussitôt dénoncés par un texte, signé par 22 hauts-représentants du clergé présents aux funérailles, affirmant que la bombe et les coups de fusils provenaient du palais présidentiel.
Pourquoi le Vatican a-t-il considéré Monseigneur Oscar Romero comme un danger"?
Trente-huit ans après son assassinat, le Vatican canonise l'archevêque Oscar Arnulfo Romero et se réconcilie enfin avec "le saint de l'Amérique".
Malgré la plus haute reconnaissance qu'il reçoit du Saint-Siège ce dimanche, le travail du martyr salvadorien n'a pas toujours été reconnu ni compris par la hiérarchie du catholicisme.
Romero, qui était déjà considéré comme un saint pour de nombreuses personnes au Salvador et en Amérique latine, était un personnage controversé depuis sa nomination en tant qu'archevêque de San Salvador en 1977 jusqu'à son assassinat le 24 mars 1980. par le coup de droite.
En dénonçant les violations des droits de l'homme commises par le gouvernement militaire, il s'est imposé de nombreux ennemis dans un climat de tension intense au sein de la nation d'Amérique centrale.
En fait, son meurtre alors qu’il officiait dans une messe est considéré par beaucoup comme le début d’une guerre civile qui a duré 12 ans et qui est calculée laissé environ 100 000 morts.
Ses ennemis étaient aussi à l'intérieur de l'église au Salvador et au Vatican.
On lui a demandé :
Vous êtes-vous senti abandonné?
Il l'a exprimé de cette façon. Il nous a dit une fois directement: "Je me sens seul et abandonné et parfois je réagis avec vous qui êtes près de moi, à tort, je vous demande pardon." Je l'ai vu pleurer dans sa solitude et j'ai été choqué qu'une fois, sur sa crème d'asperges, ses larmes aient coulé. J'ai pleuré Il nous a dit: "Montre-moi que je me trompe et je vais m'excuser auprès des gens dimanche, si je ne peux pas faire quelque chose, c'est de tromper les gens". C'était dans ses dernières semaines.
Je ne le savais pas qu'il allait être reconnu par l'Eglise. Ce matin j'ai regardé à la TV la Messe de sa canonisation. Et je me suis dit : Il a fallu du temps pour reconnaître un martyre ! Je l'ai toujours aimé cet homme si près du peuple et si abandonné car ce qu'il disait mettait l'Eglise dans un embarras en dénonçant le gouvernement ouvertement. Il a fait son devoir !
Merci à vous, Ami des pauvres et persécutés.
Tags : salvador, martyre, Oscar Romero
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Commentaires
Bonjour Nani. Je crois me souvenir de l'assassinat de ce prêtre pendant son office. " Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté" dit Guy Béart. Et Jean Ferrat dit aussi sa colère:
C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garrotte
On vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaille aussi du képi.
Merci, chère Nani d'avoir mis à l'honneur ce prêtre martyre victime de la barbarie fasciste.
Bisous. Hugues
Le fait d'être reconnu ou pas par l'église ne change rien à l'homme, même si il n'avait pas été canonisé ce dimanche, l'homme est dans le paradis des saints, le véritable juge de nos actes ne se trouve pas dans ce bas monde
Amicalement
Claude
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Coucou ma chère Nani. Je continue à vivre à 100 à l'heure ! Je suis revenu aux alentours de 19 h. Pas de soupe de vermicelles car on nous à gavés à midi dans un restaurant de saint Hilaire du Touvet. J'espère de coeur que tu vas bien. Bonne soirée et à demain. Bisous. Hugues