• CONVERSION DE PAUL CLAUDEL

     

     

     
     
    Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer.
    Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
    Je n'ai rien à offrir et rien à demander.
    Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
    Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
    Que je suis votre fils et que vous êtes là.
    Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête.
    Midi !
    Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
    Ne rien dire, regarder votre visage,
    Laisser le cœur chanter dans son propre langage.
    Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein,
    Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.
    Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
    La femme dans la Grâce enfin restituée,
    La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,
    Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.
    Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
    Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
    Parce que vous êtes la femme, l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée,
    Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées,
    Parce que vous m'avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,
    Parce qu'elle aussi, comme moi, pour vous fut cette chose à laquelle on pense,
    Parce qu'à l'heure où tout craquait, c'est alors que vous êtes intervenue,
    Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus,
    Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui,
    parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,
    Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

    Paul Claudel
    (extrait de "La Vierge à midi", Poèmes de Guerre, N.R.F., 1914-1915)

     

     
     

    Noel et la Conversion de Paul Claudel

     

     

     

    L’écrivain et diplomate français Paul Claudel a été comme consolé - on le sait souvent, sans avoir pourtant eu accès à son récit - par la lumière de Noël à Notre-Dame de Paris en 1886. Il a ensuite raconté lui-même cet événement intérieur, avouant qu’il était alors « d’une ignorance sauvage » pour ce qui est de la religion. C’est, écrit-il, Rimbaud qui a ouvert le premier une « fissure » dans son « bagne matérialiste ». Puis, l’Enfant de la crèche l’a visité dans son « état habituel d’asphyxie et de désespoir », pendant le chant du Magnificat.

     

     

    Voici le récit (éditions Gallimard) que l’on peut trouver sur le site de la Société Paul Claudel :

    « Ma conversion », par Paul Claudel

    (…) J’avais complètement oublié la religion et j’étais à son égard d’une ignorance de sauvage. La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d’un grand poète, à qui je dois une éternelle reconnaissance, et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante, Arthur Rimbaud. La lecture des Illuminations, puis, quelques mois après, d’ Une saison en enfer , fut pour moi un événement capital. Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l’impression vivante et presque physique du surnaturel. Mais mon état habituel d’asphyxie et de désespoir restait le même.

    J’avais complètement oublié la religion et j’étais à son égard d’une ignorance de sauvage. La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d’un grand poète, à qui je dois une éternelle reconnaissance, et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante, Arthur Rimbaud. La lecture des Illuminations, puis, quelques mois après, d’ Une saison en enfer , fut pour moi un événement capital. Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l’impression vivante et presque physique du surnaturel. Mais mon état habituel d’asphyxie et de désespoir restait le même.

    Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand’messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres.

    Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie.

    Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. (…) (1913)

     

    Mon âme exsalte le Seigneur

    Exulte mon esprit en Dieu mon createur 

     

     

     

    Que pourrai-je ajuter ?

    Marie a eut une grande importance dans ma vie.

    J'avais 11 ans lorsque au pensionat,

    une soeur vient me dire que Maman était morte.

    Je n'attendis pas des autres mots, je fus

    me refugier à la chapelle.

    Et à genoux je dis cette phrase à Marie.

     

    MAINTENANT TU SERAS MA MERE

     

    Je peux dire aussi que j'ai  reçu bien de grâces.

    Et j'ai une grande devotion.

    Et que je sens sa protection Maternelle.

     

     

     

     

     

    CONVERSION DE PAUL CLAUDEL

     

     

     

     

     

     

    GOD BLESS YOU TO

     

     

     

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  • Commentaires

    3
    Vendredi 9 Mai 2014 à 09:42

    Bonjour Ana, bel article sur Paul Claudel qui fait voir qu'il faut peu de chose pour que la foi vienne en nous... Le soleil brille ce matin mais pour combien de temps ?.... Bonne journée, gros bisous

    2
    Jeudi 8 Mai 2014 à 19:59

    Bonsoir Nani un très beau récit et surtout cette blessure adoucie par la Vierge. Je t'embrasse affectueusement Nanie.

    Mam.

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    1
    Jeudi 8 Mai 2014 à 16:16

    Allô Nani...Je trouve dommage que les gens oublis leur passé avec ce qu'on nous enseignait à la petite école. Les prêtres nous ont aussi caché beaucoup de choses, et combien de fois ils nous ont menti? Les gens d'aujourd'hui ne vont plus à l 'Église pour ces raisons. On a pas besoin d'aller à l'Église pour priez, on peut le faire au lit avant de s'endormir, c'est ce que je fais à tout les soirs. Marie est notre mère et Jésus notre frère, mais les gens ne le savent pas. Jean-Claude Gianadda chante toujours des chansons pour Marie et Jésus et sur le blogue de Mirette3, elle en a ajouter plusieurs. S'est moi qui le lui a fait connaître, hihihi. De temps en temps, je fais des vidéos spirituels, ça fait réfléchir ceux qui oubli. A-tu regardé ma vidéo Gethsémani pour Pâques? J'en ai fait aussi en Anglais avec Carroll Roberson, que j'aime beaucoup. D'ici peu, tu auras plus de visiteur sur ton blogue, hihihi.

    Passe une belle soirée,

    Bisous et prend soin de toi,

    Ton p'tit frère qui t'aime bien.

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