• CONTE DE NOËL .... POUR LES ENFANTS...

    Allez, je vais te raconter une histoire de NOËL....

     

     

    LA PASTORALE DE GALAGU

    Galagu appartient vraiment à l'imaginaire provençal et n'est autre que Gargantua !

    Dans une maison, vieille maison offerte à tous les vents, restait il y a bien longtemps une vieille, vieille femme qu'on appelait la mamet Jaumette. La vie n'avait guère épargné la vieille, et elle n'avait plus de famille qu'un petit-fils. Et encore : l'enfant qui s'appelait Olivier était si petit, si maigre, si pâle, que le voyant chacun retenait sa respiration de crainte de le voir s'affaisser comme un château de cartes. La vieille avait en charge la bergerie du château de la Baume qui se trouvait tout à côté de la maison, vieille maison offerte à tous les vents.
    Un jour un médecin passant par là, vit l'enfant si petit, si maigre, si pâle. Il dit à la vieille femme qu'elle devrait mieux le conduire à l'hôpital. Au regard qu'échangèrent la mamet Jaumette et son petit-fils, il sut que rien ne pourrait séparer ces deux-là. Alors il proposa à la vieille de faire coucher l'enfant dans la bergerie, et non dans la vieille maison offerte à tous les vents :
    - La chaleur des moutons le protégera du froid, et avec un peu de chance peut-être se portera-t-il mieux.
    Et le médecin s'en fut là où l'on payait ses services.
    La vieille femme aménagea un coin pour l'enfant, à l'écart des moutons, et la vie continua comme par le passé. Mais Olivier ne s'en portait pas mieux. La fièvre dévorait ses grands yeux, et il ne quittait plus guère la bergerie.
    Vint la période de Noël. Olivier, pour passer le temps, confectionna une crèche, et y mit tous les santons que la mémé Jaumette lui avait offerts les Noëls précédents :
    Le tout petit enfant dans son nid de paille, Joseph et Marie, le boeuf et l'âne, les rois mages, l'ange Boufareu soufflant dans sa trompette, le berger et son chien, un petit pâtre qui portait un agneau, l'aveugle et son fils, un banc d'allumettes, les amoureux Mireille et Vincent se cachant derrière un buisson de mousse, Roustide et sa lanterne cherchant les amoureux, le Ravi s'extasiant tout en levant les bras, le garde champêtre et le boumian, la poissonnière et son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, le meunier qui s'était chargé d'un sac énorme de farine fraîchement moulue, un montreur d'ours et sa bête...
    Olivier se dit que l'âne et le boeuf ne suffiraient peut-être pas à réchauffer le tout petit enfant, et il découpa une étoile de papier jaune qu'il accrocha tout en haut de la crèche. Puis il songea que peut-être l'agneau du pastouret aurait soif, et il confectionna un gros nuage bleu avec du carton qu'il suspendit non loin de l'étoile de papier jaune. Quand il eut fini d'aménager la crèche, il se rappela les contes de la mamet Jaumette, et de Galagu, le géant du légendaire provençal. Alors avec un peu d'argile, il fit une figurine, plus grande que les autres, qu'il plaça non loin du pastouret et de l'agneau. Et puisqu'il lui restait du temps, puisqu'il avait sous la main bien des boites en carton, et beaucoup de planches, il fabriqua, à quelques pas de la crèche, un petit village provençal, avec ses maisons, ses rues commerçantes et ses ruelles tortueuses, sa place et sa fontaine... il n'y manquait que le mont du Castelas et l'étang de l'olivier pour que le village ressemblât à Istres, en ce temps-là !
    Il eut terminé pour Noël. La mamet Jaumette vint lui apporter un grand plat de lentille, en guise de réveillon, et admira la crèche, et le village à quelques pas de là.
    - Surtout ferme bien les portes : il fait si froid que les loups approchent du village. Bientôt on les verra gratter aux portes des bergeries. Ils pourraient manger les moutons, et toi par dessus le marché !
    Olivier promit, et la vieille s'en fut vers la maison offerte à tous les vents.
    L'enfant contemplait la crèche, quand tout à coup voilà qu'elle s'anima : 
    Le tout petit enfant dans son petit nid de paille souriait à Joseph et Marie, le boeuf et l'âne soufflaient à qui mieux peut, les rois mages se félicitaient d'être arrivés à temps au bout de leur voyage, l'ange Boufareu reprenait son souffle, le berger caressait le chien qui remuait la queue, l'agneau se pressait contre le pastouret en regardant Galagu, le fils de l'aveugle faisait asseoir le vieux sur le banc d'allumettes, les amoureux Mireille et Vincent s'embrassaient derrière le buisson de mousse, pendant que Roustide balayait l'obscurité de sa lanterne pour les chercher, le Ravi s'extasiait tout en levant les bras et en regardant les amoureux : " Que le monde est beau ", le garde champêtre roulait une cigarette pour le boumian, et le boumian proposait au garde champêtre de partager avec lui la dinde qu'il avait volé à Roustide, la poissonnière surveillait son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, affûtait un couteau, le meunier posait le sac énorme de farine fraîchement moulue pour s'éponger le front, le montreur d'ours faisait danser sa bête...
    Galagu bailla bien fort, et déclara aux uns aux autres, qu'il avait bien faim et qu'il s'offrirait bien un agneau. Quand il fit un pas vers celui du pastouret, tous s'émurent. Mais le géant eut vite fait de bouléguer les uns, les autres, d'aganter le couteau du rémouleur, et de courir après le petit pâtre qui se sauvait de toutes ses courtes jambes d'argile vers le village provençal, à quelques pas de là, sous le regard étonné d'Olivier :
    - Ne bouge pas, lui dit l'ange Boufareu, ou tu deviendrais santon parmi les santons !
    Le pastouret et Galagu coururent entre les maisons de bois et de carton, au hasard des rues et des ruelles tortueuses...

    Les rois mages n'avaient encore rien dit, rien fait pour empêcher Galagu de s'emparer de l'agneau. Mais figurez-vous que le soir de Noël chacun d'eux a droit à un voeu ! Gaspard tendit le doigt vers les araignées qui regardaient toute cette animation, suspendues aux poutres maîtresses de la charpente de la bergerie. Les araignées descendirent à toutes pattes et tentèrent de maîtriser en le ligotant de leurs fils le géant en furie. Elles se décarcassèrent tant et plus, mais malgré la peine qu'elles y prirent, le géant eut tôt fait de se libérer. Melchior tendit alors la main vers le nuage de carton bleu, et voilà que celui-ci déversa l'eau en quantité telle que bientôt les pas du géant se firent plus pesant, ses pieds ne se décollèrent plus qu'avec difficulté. Bientôt il ne put plus avancer, puis il ramollit, et se transforma en un tas informe d'argile humide, tout en haut du village de bois et de carton, pendant que l'eau dévalait les rues et les ruelles, pour former une mare en contrebas. Balthazar, qui ne voulait pas être de reste, tendit le doigt vers l'étoile de papier jaune, et voilà que les araignées affluèrent à nouveau, et entreprirent de la hisser tout en haut de la plus grosse des poutres maîtresses de la charpente de la bergerie. Là, l'étoile se mit à briller, à briller, à briller, alors que l'ange Boufareu, avant d'emboucher sa trompette, s'adressait à l'enfant pour lui dire :
    - Eh bien, qu'attends-tu pour ouvrir toutes grandes les portes de la bergerie ? C'est Noël pour tous ce soir !
    Puis chacun reprit la pause :
    Le tout petit enfant dans son nid de paille, Joseph et Marie, le boeuf et l'âne, les rois mages, l'ange Boufareu soufflant dans sa trompette, le berger et son chien, le petit pâtre portant l'agneau, l'aveugle et son fils, les amoureux Mireille et Vincent derrière un buisson de mousse, Roustide et sa lanterne, le Ravi levant les bras, le garde champêtre et le boumian, la poissonnière et son pistachier de mari, le rémouleur, qu'on appelle amoulaïre en Provence, le meunier et son sac énorme de farine fraîchement moulue, le montreur d'ours et sa bête...
    Olivier ouvrit la porte ! Une première paire d'yeux s'allumèrent dans l'obscurité, et un loup rentra en montrant les dents, puis un autre, et un troisième. Mais au lieu de courir aux moutons, ils s'adoucissaient en pénétrant plus avant, et en passant sous l'étoile. Les voilà assis tout autour du plat de lentille ! Ensuite se fut au tour des renards, puis des blaireaux de prendre place dans la bergerie. Les lapins, les écureuils suivirent. Les animaux des bois, des combes et des collines se pressaient autour du plat, et plus ils en mangeaient, autant il y en avait. Le plat semblait ne devoir jamais diminuer. Quand ils furent assadoulés, ils partirent. Les loups d'abord, puis les renards et les blaireaux, suivis des lapins et des écureuils, et de tous les animaux qui peuplent les bois, les combes et les collines d'Istres.
    Lorsqu'au matin la mamet Jaumette se rendit à la bergerie, sa gorge se noua en voyant les portes grandes ouvertes. Elle eut peur pour les moutons, bien sûr, mais surtout pour Olivier, si petit, si maigre, si pâle, incapable de résister à l'appétit des loups ! Ce furent des bêlements amicaux qui l'accueillirent, au lieu du carnage qu'elle redoutait voir. Tout à côté de la crèche, l'enfant dormait. La fièvre semblait être tombée. La vieille, vieille femme s'étonna de voir que le village de cartons et de bois comptait maintenant un mont qui ressemblait à celui du Castelas ; et un étang lui baignait les pieds, qu'on aurait pris pour celui de l'olivier : c'était bien Istres, tel qu'il était en ce temps-là. Un rayon de soleil rentra derrière la vieille. Mille fils d'or scintillèrent, mille fils d'or qui convergeaient vers l'étoile qui brillait, tout là-haut, suspendue à la plus grosse des poutres maîtresse de la charpente de la bergerie. 

     

     

     

     

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  • Commentaires

    3
    Lundi 23 Décembre 2013 à 16:35

    superbe blog !

    magnifiques prières et images

    tout porte à la contemplation dans la pauvreté de la Nativité

    fraternellement

    daniel

    danielhttp://parle-seigneur-ton-serviteur-ecoute.over-blog.com/

     

     

     

    2
    Lundi 23 Décembre 2013 à 08:06

    Bonjour Nani, voici un très joli conte de Noël que je ne connaissais pas... Tantôt avec Sylvie, nous allons faire quelques courses pour passer les fêtes ... Bonne journée, gros bisous

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    1
    Dimanche 22 Décembre 2013 à 20:17

    Chère nani... Je ne parviens pas à lire vraiment  ton texte! Mais ce n'est pas grave! Tu peux peut-être l'améliorer !!!!! Je t'embrasse avec affection .

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