• Ce n’est pas un conte de Noël, c’est une histoire vraie!

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      Pas un conte de Noël, mais une histoire vraie !

      A Abéché le noël 1979 dans le Nord du Tchad.
      A Bakan Assalam ….

      Des enfants jouent devant des maisons traditionnelles en pisé et à toit plat, dans l’ombre clairsemée de grands eucalyptus aux formes grêles. Une éolienne tinte dans le vent. Au loin, aux confins de la plaine sablonneuse plantée de rares épineux, des collines dessinent l’horizon d’un ciel toujours bleu.

      Bakan Assalam, le «lieu de la paix», est le nom de ce village d’enfants, quatre-vingts enfants trouvés, abandonnés ou orphelins de mère à la naissance. Ceux qui ont une famille y retourneront, une fois tirés d’affaire. Les nouveau-nés et les tout-petits sont à la pouponnière, les plus grands en « familles » de cinq ou six enfants avec des «mamans» tchadiennes.

      Je m’y trouve lors qu’arrive le plus jeune, au mois de septembre de cette année-là. Un inconnu se présente, vêtu de l’ample boubou traditionnel. Il explique que sa femme est morte en accouchant d’un petit garçon. Il soulève alors son vêtement et nous découvrons un minuscule nouveau-né, couché sur un petit plat tressé posé dans le creux de son bras. Un bout de tissu usagé est noué par les deux coins autour du cou du bébé pour le vêtir, Il s’appelle Youssouf et pèse 1700 grammes.

      Marguerite a eu l’idée de créer ce village d’enfants qu’elle dirige avec Erika. Elle prend Youssouf dans ses bras. En arabe, elle explique au père que c’est au nom du Christ et d’un amour pour tous les hommes que le village existe. Elle s’occupera de Youssouf jusqu’à ce qu’il puisse le reprendre.

      La guerre éclate dans le pays trois mois plus tard. Je suis alors repartie. Marguerite et Erika sont restées malgré les injonctions répétées des autorités demandant aux «étrangers» de quitter la région en raison du danger. Comment pourraient-elles abandonner leurs enfants?

      Des opposants au régime ont plusieurs fois attaqué l’armée basée en ville. Il y a eu beaucoup de morts. Les routes sont dangereuses. L’avion n’atterrit plus. Le village d’enfants est situé à la sortie de la ville, sur la route vers l’est d’où viennent les attaquants. C’est un miracle que les obus tombés dans la cour lors de la dernière attaque n’aient pas fait de victimes. Les liaisons avec la capitale étant coupées, l’arrivée des fonds indispensables est interrompue et les réserves de la maison s’amenuisent. Plus de courrier depuis plusieurs mois. Envoyé de France un camion de vivres, vêtements et matériel destiné au village d’enfants, n’est jamais arrivé. Certainement intercepté par des troupes il doit servir maintenant au transport de soldats et d’armement.

      Petit à petit, tout ce qui n’est pas indispensable a été vendu : tôles, planches, chevrons destinés à des travaux, la vieille Renault 4, une radio, différents objets... La plupart des enfants ont été renvoyés à leurs familles mais il reste seize filles et garçons orphelins.

      Il y a deux jours, sans rien dire, les plus grands des enfants ont emporté au marché de la ville des journaux, des boîtes et des bouteilles vides pour les vendre. Tout fiers ils sont revenus avec quelques pièces. Des voisins ont aussi plusieurs fois offert des victuailles. Justement une voisine vient d’apporter des œufs...

      Marguerite a fait cuire du riz et prépare une omelette. Avant le repas elle relit des versets du psaume 33 qu’elle a mis en musique:

      Le Seigneur suit du regard ses fidèles, ceux qui comptent sur sa bonté, pour les arracher à la mort et les garder en vie, même en temps de famine.
      Elle explique aux grands enfants la réalité du Père céleste et son amour pour eux. On chante le nouveau cantique puis Erika prie : Seigneur, merci pour la nourriture d’aujourd’hui mais demain c’est Noël, nous aimerions avoir un bon repas avec de la viande et du fromage, et aussi des cadeaux...

      Les enfants mangent tout en bavardant: «Si le camion était arrivé, nous aurions tout ce qu’il nous faut», «les soldats ont tout mangé», «des soldats libyens sont arrivés en ville», «moi je les ai vus! Ils tiennent leur fusil comme ça, comme s’ils allaient tirer, Pan ! Pan !», «j’ai peur»...
      «Allez jouer maintenant, dit Erika. Et mettez de l’ordre pour la fête!» Que ferions-nous s’ils étaient encore quatre-vingts? pense-t-elle.

      Quelques heures plus tard les enfants font irruption dans la pièce:
      «Il y a un soldat dehors! il regarde dans nos cases...»
      Brusquement la porte s’ouvre et un officier libyen apparaît:
      «Assalam Alleikum !» «Alleik Assalam !»
      «Que se passe-t-il ici ? Qui êtes-vous ? Qui sont ces enfants?» Demande le militaire d’une voix rude.
      «Nous sommes des missionnaires et nous avons la charge de ces orphelins» répond Marguerite calmement.
      «Pourquoi faites-vous cela?» ajoute-t-il, toujours en arabe.
      «Parce que nous sommes les servantes de Dieu et de tous les hommes »
      «J’ai entendu parler de vous en ville. Montrez-moi ce que vous faites.» S’ensuit la visite des lieux puis il repart, sans rien ajouter.

      C’est le matin de Noël. Des guirlandes un peu défraîchies décorent la maison.

      On entend soudain le grondement d’un camion et tout le monde se précipite dans la cour. C’est l’officier venu la veille. Des soldats sautent de l’arrière du véhicule et commencent à décharger des cartons qui s’entassent bientôt par terre. L’officier s’avance et tend une enveloppe: «C’est pour acheter de la viande, dit-il, mes soldats ont collecté cet argent entre eux.»

      Marguerite, très émue, le remercie. Il secoue la tête Et s’en va.

      Dans l’excitation générale les colis sont transportés sur les têtes jusque dans la maison. Il y a du riz, du sucre, de la farine, des biscuits, des rations de l’armée et même des bottes de fromage suisse avec de petits drapeaux!

       
      Ce n’est pas un conte de Noël, c’est une histoire vraie!
      C’était le 25 décembre 1979 à Abéché, dans le nord du Tchad.

       

       

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    • Commentaires

      5
      Mercredi 20 Décembre 2017 à 11:47

      Merveilleuse histoire qui a existé ma chère Nani

      et qui me laisse très émue . Merci à toi.

      Bonnes fêtes de fin d'année,

      Bises de Christiane

      4
      Mercredi 20 Décembre 2017 à 10:17

      Accueil

      Bonjour Ana, merci pour cette merveilleuse histoire qui a existé...

      Bonne journée, gros bisous

       

      3
      ulla
      Mercredi 20 Décembre 2017 à 08:13

      bon noel a toi aussi nani  ainsi qu a titi qui a une belle vie et pleins d amis humains c est formidable de le voir ainsi tres heureux

       ce matin je vais faire pour ce midi tout simplement un bon potage avec les légumes du potager que mon mari fait avec soin a la belle saison et tout le monde peut faire dans les jardins familiaux  mais hélas peu le font c est tellement plus facile dans les magasins  , alors que la on se donnent les graines ou les plants de toutes sortes donc ça fait tous les légumes dont on besoin pour une adhésion eau comprise pour 25 euros par an c est tout et pour cent metres carrés  mais il faut un peu de courage , il n y  pas longtemps une gentille personne qui n a pas d argent pourtant me disait qu elle preferait acheter de la salade deja lavée  car si on lui en donnait elle la jettait carrément , la je ne suis pas d accord du tout mais pas du tout  moi qui économise sur chaque chose que je peux pour aider les autres un peu tous les jours comme pour ma voisine , aujourd hui je lui donnerais du potage et du riz au lait  au moins elle aura a manger pour deux jours car a 80 ans elle ne veut guere se faire a manger la bougre de chipie

       alors donc tres tres pieux et saint noel dans la joie et la bonne humeur

       avec toutes mes amitiés tres sincères

      2
      Mardi 19 Décembre 2017 à 23:18

      Bonsoir,

      Merci pour votre commentaire. J'ignore si cela est pareil pour les chats, mais bon surtout ne donnez jamais de chocolat à votre chat, je suis sais que pour les chiens c'est très dangereux voir carrément mortel. Mon chien je lui donnais des gâteaux au beurre, et il savait faire la différence entre les gâteaux secs ordinaires et les ceux au beurre, mais bon je sais qu'il ne faut pas faire ça, les animaux ne doivent pas manger les mêmes choses que nous les humains, en tout cas en ce qui concerne certains aliments. Oui Véronique ne donne toujours pas de ses nouvelles, aucun commentaire ni message, mais bon ma correspondante Ulla me dit que Véronique va bien, donc je présume qu'elle doit avoir ses coordonnées téléphonique je ne sais pas. Bon autrement j'espère que vous allez bien. Je vous souhaite une bonne nuit, et merci pour votre sincère et fidèle amitié.

      1
      Mardi 19 Décembre 2017 à 19:51

      Bonsoir Nani,

      Belle histoire vraie qui fait chaud au coeur. Mais pourquoi ce qui a été possible en 1979 ne le serait-il  pas en ce Noel 2017 ? si joyeux pour certains et si triste pour tant d'autres ? Je songe aux familles accablées par cette horrible coalition entre une train et un car, aux patients dans les hôpitaux, aux sans abris, et à toutes ces misères qui accablent le monde entier.... Mais en ces jours d'attente, je veux être optimiste, aussi je voues souhaite une merveilleux Noêl

      Bisous, chère Nani

       

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