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    Video de l'Evangile. Jésus rencontre la femme Samaritaine

     

     

    Mes Amis, cet évangile, est un de mes préférés car il

    est centré dans la rencontre coeur à coeur avec Jésus. 

    Saint Jean indique par là qu'il n'y a pas de hasard dans cette

    rencontre, Jésus a une intention déterminée . En effet, au

    lieu de traverser la Samarie, il pouvait remonter la vallée du

    Jourdain. C'était d'ailleurs l'itinéraire que les Juifs

    prenaient pour éviter ce territoire considéré comme impur,

    habité par un peuple dont ils se méfiaient et dont ils

    voulaient éviter de solliciter de l'aide. Les rabbis disaient que

    l'on ne pouvait demander l'aide des Samaritains qu'en cas

    d'extrême nécessité car c'était comme consommer de la

    chair impure du porc.

    La femme samaritaine se rend aussi au puits en plein soleil de

    midi, car il semble du fait de la vie qu'elle a eu, qu'elle

    veuille éviter de rencontrer les autres femmes qui vont

    puiser, soit au lever du soleil, soit à la fin du jour. D'autant

    plus que le puits est un lieu de rencontre dans ce contexte

    social.

    Ce qui laisse penser que cette rencontre entre Jésus et la Samaritaine n'est pas fortuite mais qu'elle obéit à la volonté de Dieu.

     

    Ce récit est l’histoire d’une rencontre de deux désirs et de

    deux regards : celui de Jésus et celui de la Samaritaine. Il y

    a ici un contact qui va toucher le cœur des deux personnages,

    symbole de ce puits intérieur où nous sommes appelés à y

    boire l’eau vive. Jésus va révéler à cette femme, malgré les

    interdits, la vérité profonde qui l’habite. Son regard sur

    elle-même va changer; elle va se voir comme Jésus la voit.

    Cette révélation sera sa métamorphose.

     

    La Samaritaine se sent peut-être indigne, elle qui a eu cinq

    maris et qui vit avec quelqu’un d’autre. Elle s’était

    probablement faite traitée de tous les noms; sa marginalité

    ne lui attirait pas le respect. Mais Jésus va continuer de

    prendre l’initiative, au-delà de toute discrimination culturelle,

    religieuse, sexuelle. Son attitude d'ouverture brise les

    barrières, dénonce les structures rigides, surtout envers les

    femmes. Ce sera toute une leçon de vie pour ses disciples et

    ceux à venir. Comprendront-ils que nous sommes tous des

    enfants de Dieu et que nos gestes doivent donner la vie?

     

    Nous avons sans doute fait un jour cette expérience.

    Rencontrer quelqu'un qui a touché notre coeur. Dans notre

    vie il y a pas des hazards. Nous pouvons nous laisser

    rencontrer ou fuir. Que notre coeur soit assez ouvert, pour

    recevoir le message de celui ou celle, qui vient à notre

    rencontre pour nous dire quelque chose d'important pour

    notre vie.

     

     

    il suffit juste peu de chose...

     

    Si tu savais le don de Dieu... ah si tu savais !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    SEIGNEUR,

     

     

     

    DONNEZ-MOI 

     

     

     

    TON EAU VIVE

     

     

     

     

     

    JESUS ET LA SAMARITAINE (Jean 4. 1-42)

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  • Evangile de l'enfant prodigue video

     

    La peinture de Rembrandt est bien connue : le vieux père penché vers le fils prodigue, en haillons et crotté, à genoux devant lui, pose ses mains sur ses épaules, la droite féminine et la gauche masculine, signes de la plénitude de la miséricorde divine.

     

     

    "Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux. Dans les évangiles, c’est le reproche fait ordinairement à Jésus. Nous le voudrions dans un monde parfait, idéal. Mais s’il est vrai que c’est d’abord par amour que Dieu a ainsi pris rang parmi nous, c’est aussi parce que notre humanité avait besoin de sa grande miséricorde."

     

     

    La parabole de ce jour nous montre deux attitudes spirituelles, trois même avec celle du père… Après les paraboles de la brebis et de la pièce d’argent retrouvées, elle nous donne une multitude de détails. Même si ce n’est pas une histoire vraie, elle ne nous apporte pas moins un enseignement essentiel pour éclairer toute l’aventure de l’existence humaine.

     

    L’errance du plus jeune des deux fils illustre le côté obscur de l’aventure humaine, celle de l’enfant prodigue. Il réclame son héritage et le dilapide. C’est bien la parabole de toute notre vie. Dieu nous donne tout. L’existence est par elle-même un héritage extraordinaire : qu’en faisons-nous ? Nous allons jusqu’au bout de nous-mêmes. Nous dilapidons : l’argent, la fête, les filles… Puis nous nous retrouvons dans la misère, la solitude... N’est-ce pas toute l’histoire de l’humanité avec sa lumière et ses ombres à travers les siècles, ou celle d’un versant de l'humanite ?

     

      

     

     

    Au bout de son périple, le prodigue explicite une contrition imparfaite. Alors il réfléchit : Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père… Dans son malheur, le fils se souvient des temps heureux avec son père dans la maison familiale. Et monte finalement en son cœur la contrition parfaite, tout aussi sincère : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils.

     

     

    L’attitude du père est alors extraordinaire : sans relâche, il guette ce moment des retrouvailles avec son fils perdu. Le père ne peut pas s’en passer ; inlassablement il  attend son retour. Il reste sur le pas de sa porte et scrute l’horizon. Ce fils perdu ne peut pas ne pas réapparaître : infinie et surabondante miséricorde ! Le père ne fait alors aucun reproche à son fils. Il l’accueille avec tendresse et affection. Il prend le meilleur de sa maison pour la fête en l’honneur de son fils retrouvé.

     

     

    Le fils aîné rentre des champs, comme tous les soirs. Mais quelque chose est différent :il entendit la musique et les chants… Un domestique lui explique : … c’est ton frère qui est de retour… L’aîné se met en colère et s’adresse à son père : Il y a si longtemps que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres… Assurément, il n’a jamais enfreint les habitudes de la maison. Mais n’est-ce que cela le rôle d’un fils ? Et le père de lui dire : Toi mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Dans un premier mouvement, cette réponse du père à son fils ingrat pourrait sembler comme un reproche et nous donner de lui une image erronée.

     

    Mes Amis

    Depuis Adam jusqu'à nos jours , l'homme a décidé de tout

    décider ! Dieu a respecté et continue de respecter ce choix.

    ( N'est-Il pas Fidèle ? ) Il nous a donc confié la planète

    avec tout ce qu'elle contient , création presque parfaite qu'il

    nous incombe de gérer ... En sommes-nous capables ? La

    réponse est certainement dans la parabole et si nous n'en

    sommes pas convaincus , penchons nous sur l'histoire de l'île

    de Pâques qui est un abrégé de notre destinée . Comme dans

    la parabole , le Père , parce qu'Il est Amour ne s'ingérera

    pas dans notre vie. Comme dans la parabole , "tout nous est

    permis dans le bien comme dans le  mal ..."

    Jusqu'à la fin du monde , Il n'interviendra pas . Il est Amour . 

    C'est ce que je crois , même si c'est dur à entendre et

    difficile à admettre . En fait, c'est impossible à comprendre

    si on n'a jamais fait l'expérience du véritable Amour.

     

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    EN IMAGES - Des antiquités et trésors d'Irak, d'Afghanistan, de Syrie ou du Mali ont été détruits par différents groupes djihadistes (Daech, talibans...) sous prétexte qu'ils seraient des hérésies et des symboles de l'idolâtrie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    EN IMAGES - Des antiquités et trésors d'Irak, d'Afghanistan, de Syrie ou du Mali ont été détruits par différents groupes djihadistes (Daech, talibans...) sous prétexte qu'ils seraient des hérésies et des symboles de l'idolâtrie.

     

     

    Voici ce que l'homme peut faire, loin de l'Amour et au nom

    d'un dieu terrible.

     

     

     

     

     

     

     

     

    GOD BLESS YOU

     

     

     

     

    LE FILS PRODIGUE, JALOUSIE DU FRERE

     

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    DU CANTIQUE DES CANTIQUES

    Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps

           « Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d'En-Gaddi » (Ct 1,14)... Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion... Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin. La vigne promet donc par son fruit : il n'est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il n'est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l'odorat, dans l'attente des biens futurs, et il séduit les sens de l'âme par les parfums de l'espérance. Car l'assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur — sa fleur c'est l'espérance — il nous donne l'assurance de la grâce future...

        

     

      Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu' « il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3). C'est pourquoi la vigne de l'Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c'est-à-dire dans le fond de l'âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron.

     

    Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l'Epoux ! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice...et bien d'autres vertus encore, si quelqu'un, par ses œuvres, devient pareil à l'Époux, lorsqu'il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l'Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C'est pourquoi cette vigne féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L'Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.

     

     Chagall - le cantique des cantiques

     

    L'âme qui se laisse trouver par son Seigneur et son Tout.

    N'a point besoin d'autre chose. Elle est là, sur cette 

    terre, mais elle demeure dans son Bien-Aimé. Elle se laisse 

    émonder pour faire disparaître tous les 

     parasites " de l'orgueil, la jalousie, le manque d'Amour

    de son prochain, sa dispersion de son être dans

    ce qui est au monde. Elle est à "par faire". IL faut 

    consentir à cet émondement. Il faut accepter sa  

    propre pesanteur qui la dirige vers le bas. Cette acceptation

    la rend plus libre de sa propre volonté. Elle se voit

    comme dans un miroir mais regardé par son Seigneur avec

    Amour.

    Plus on se rend libre, plus nous ne nous appartenons

    pas, dans l'égoïsme.

     

     

     

    La Transparence 

    Illustration : Bruno Rigolt, "Tête de Tanagra sur fond Bleu Klein"

     

    « apprendre la transparence c'est commencer d'apprendre l'invisible »

     

     

    Nous avons aussi trahi l'eau.

    La pluie ne tombe pas pour cela,
    le fleuve ne coule pas pour cela,
    l'eau de la flaque ne stagne pas pour cela,
    la mer n'est pas présente pour cela.

    Une fois encore, nous avons perdu le message,
    les voyelles ouvertes
    du langage de l'eau,
    sa transparence infiniment palpable.

    Nous n'avons pas même su
    boire la transparence
    Boire quelque chose c'est l'apprendre.

    Et apprendre la transparence c'est commencer
    d'apprendre l'invisible.

    Roberto Juarroz

     

     

     

     

     

    GOD BLESS YOU

     

     

     

     

    L'Amour du Bien-Aimé envers sa Bien-Aimée

     

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  • Chrétiens d’Orient : « Chut, on tue ! »

     

    TEMOIGNAGE  Trois mars 2015 à 19 heures devant l'Assemblée nationale, place du Palais Bourbon. Des petits groupes de personnes discutent puis investissent pacifiquement le centre de la place où elles forment un ن (noun). Vous savez, cette lettre de l'alphabet arabe qui désigne les maisons des chrétiens dans les terres passées sous contrôle de ce pseudo-califat, de l'émirat islamique en Irak et au Levant.

    LES MANIFESTANTS sortent de leurs sacs ou de leurs manteaux de simples feuilles de papier avec ce même ن ou le soleil yezidi imprimé dessus, qu’ils brandissent devant eux. Une banderole est déployée devant le portail monumental de l'Assemblée : elle fustige notre silence, notre inaction en tant que nation.

    La mobilisation est paisible, silencieuse, digne. Elle est triste aussi. Elle durera deux heures dans le froid qui tombe au fur et à mesure que la nuit s'épaissit.

    La police a eu l'air surpris de cette petite manifestation statique non déclarée. L'eusse-t-elle été que les autorités n'auraient pas permis qu'elle se tienne ici. Mais c'était nécessaire pour que trois députés (Mme Besse et MM. Moreau et Habib, merci à eux) rejoignent brièvement ses rangs.

    Encerclés

    Ill-ChutOnTue-2

    Les forces de l'ordre ont rendu la banderole invisible de la rue en garant leurs camions à touche-touche le long de la place : rien ne doit troubler le #ChutOnTue. Puis elles ont enfermé les manifestants dans une nasse qui, elle aussi, avait la forme d'un ن autour de celui des manifestants.

    Malgré l'absence de trouble à l'ordre public, quelques manifestants se sont vus repoussés par la force ; d'autres, arrivés plus tardivement, ont été empêchés de rejoindre le centre de la place et sont restés à l'extérieur.

    Honte à notre pays

    Des frères en humanité tuent des frères en religion dans l'indifférence quasi générale. Ils tuent aussi des yezidis, des chiites et ce n'est pas plus acceptable. Le mépris dont témoignent certaines postures (parler de Daesh, acronyme que nul ne comprend au lieu d'EIIL) ou ces révisionnismes (parler d'Égyptiens au lieu de coptes) me rend honteux.

    Est-ce là la voix de ma nation ? Une manifestation confidentielle à Paris n'arrêtera pas les barbares qui sévissent impunément en Orient. Mais demander par ce moyen ou par d'autres à ceux qui nous gouvernent d'agir plus et mieux contre ce génocide en cours n'est somme toute qu'un devoir. Ne nous dérobons pas.

     

     

     

    Pour les chrétiens d'Orient 

    Si tu dénoues les liens
    de la méchanceté

    Esaïe 58

     

    Si tu dénoues les liens de la méchanceté,
    si tu détaches les courroies du joug,
    et renvoies libres ceux qui ployaient ,
    si tu partages ton pain avec l'affamé,
    si tu héberge les pauvres sans abri,
    si tu couvres celui qui es nu
    et ne te dérobe pas devant ton semblable,

    Alors ta lumière poindra comme l'aurore

    Si tu élimines de chez toi le joug,
    le doigt accusateur, la parole malfaisante,
    si tu cèdes à l'affamé ta propre bouchée,
    si tu rassasies le gosier de l'humilié
    ta lumière se lèvera dans les ténèbres
    ton obscurité sera comme le midi
    tu seras comme un jardin saturé,
    comme une fontaine dont l'eau ne s'épuise pas

     

     


     

    Mes amis, nous écoutons les infos,

    mais on nous dit tout ?

     

    Non !

     

    "On nous fait silence" et ce silence est complice. 

    Ventes d'armes,argent, participation à l'armament,

    arrangements et silences entres les Pays les plus forts

    de la planète.  

     

    Cependant chaque chrétien SAIT que le disciple

    n'est pas plus grand que son maître. Que si on a 

    tué le Christ, nous aussi, nous sommes appellés

    à le suivre. Non pas parce que nous n'Aimons pas la

    la vie, mais parce que, on peut tuer le corps, mais

    nous sommes comme les sarments, accrochés à 

    la vigne, et cette vigne c'est le Christ Jésus

    notre VIE.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    IL N'Y A PAS DE

     

     

     

    DE PLUS GRAND AMOUR

     

     

     

    QUE DE DONNER SA VIE

     

     

     

    POUR SES AMIS

     

     

     

     

     

    Chrétiens d’Orient : « Chut, on tue ! »

     

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  • © Corinne SIMON/CIRIC

    Après avoir consacré sa vie aux plus démunis, le père Pedro Meca est décédé le 17 février dans sa 80e année.

     

    Mes Amis, aujourd'hui je n'ai rien à dire. Je vous partage,

    la vie d'un homme, un prêtre que j'ai rencontré en

    2009. Il est venu à la messe d'un homme mort dans la rue,

    un compagnon de la nuit. J'ai parlé avec lui très peu en

    notre langue espagnole. Je lui ai demandé son adresse.

     

    « C'était un compagnon de la nuit pour ceux qui n'avaient rien. C'était un mendiant. » C'est par ces mots que l'ordre dominicain, dont il était membre, a annoncé sa disparition. Né en 1935 à Pampelune, en Espagne, Pedro Meca vécut une enfance de misère et de délinquance. Une fois exilé en France, son activité dans les réseaux anti-franquistes lui vaudra une condamnation par contumace à 70 ans de prison, avant qu'il ne soit amnistié en 1978.

    En France, la rencontre d'un frère dominicain en 1956 éveille en lui la quête d'une vocation religieuse. Et c'est auprès des personnes les plus pauvres qu'il vivra l'essentiel de son ministère, notamment à travers l'association les Compagnons de la nuit. Il a travaillé de nombreuses années dans le centre « Le Cloître », à Paris, avant de créer, en 1992, le foyer « La Moquette », un lieu d’accueil pour des personnes sans- domicile.

    « Au Ciel, personne ne nous demandera le nombre de prières que nous avons récitées ni combien de cierges nous avons brûlés. On sera jugé sur nos rapports avec les autres. La question sera :“Qu’as- tu fait de ton frère ?” » Les propos de ce dominicain hors norme résument bien l'engagement qui fut le sien, au nom de la fraternité. De nombreuses associations, notamment le Collectif des Morts de la rue, ont bénéficié de son compagnonnage chaleureux. Ses obsèques seront célébrées ce samedi 21 février à 10 heures en la chapelle du couvent Saint-Jacques, à Paris.

    Pour rendre hommage à cet apôtre de la rue, nous republions ici un des reportages qui lui furent consacrés dans notre journal.

    Avec les pauvres Pedro Meca fête la Nativité (reportage publié en 2009)

    « Noël, c’est la rupture avec la religion comme désir de se relier au Tout-Puissant. Dieu vient à nous comme un mendiant, un enfant pauvre et nu. C’est la “toute-faiblesse” qui succède à la toute-puissance. » La finesse de l’analyse contraste avec la bonhomie du personnage. Avec sa barbe blanche hirsute, son foulard rouge autour du cou, son béret, son sourire rigolard et ses grosses lunettes, Pedro Meca, 74 ans, tient plus du Père Noël, de « Prof » ou du militant « anar » que du prêtre.

    Cette année encore, ce dominicain va célébrer Noël au milieu de centaines de sans-abri. Ou plutôt de 500 SDF et ADF mêlés. ADF, pour « avec domicile fixe », histoire de souligner l’absurdité de l’expression SDF : « Comme si on pouvait définir quelqu’un à partir de ce qui lui manque ! »

    Après des années à passer d’un lieu à l’autre, Notre Noël – nom de cette initiative née du Secours catholique, puis relayée par trois associations (le Cœur des haltes, Emmaüs Liberté et Compagnons de la nuit) – s’est posée voilà dix ans au musée des Arts forains, dans les anciens chais de Bercy, à Paris. Manèges, automates, salons vénitiens…, un décor féerique qui réveille en chacun son âme d’enfant. À commencer par celle de Pedro, toujours prêt à enfourcher un cheval de bois dans un grand éclat de rire… « Ces 4 000 mètres carrés sont là pour faire rêver, explique Jean-Paul Favand, fondateur et directeur du lieu. Et le rêve, c’est pour tout le monde, y compris les plus pauvres. Mon plaisir, je le trouve quand les invités de Pedro me disent qu’ils se sentent ici chez eux ! » Car le musée des Arts forains ne se contente pas d’ouvrir ses portes le soir de Noël pour cette messe suivie d’un repas festif. Les salariés mettent la main à la pâte, comme la centaine de bénévoles mobilisés pour l’occasion. « On reste pour faire la fête, explique Serge, régisseur général. On met notre propre famille en sourdine pour partager avec une autre famille. Et ce n’est que du bonheur… »

    Des histoires étonnantes, Notre Noël en regorge depuis dix ans. C’est cette femme sur le point de se jeter du haut d’un pont à côté du musée, qu’on amène à Pedro Meca juste avant la messe, qui décide d’y rester et en sort apaisée. Ou ces deux frères fâchés à mort – au sens strict du terme – qui se retrouvent face à face au musée ce soir-là et se réconcilient sur-le-champ. Ou encore ce bébé hurlant, que le prêtre prend dans ses bras et vers qui il tend le micro, histoire de rappeler à quoi ressemble un nourrisson comme l’était Jésus. Mais aussi cette journaliste ayant perdu son sac et, persuadée qu’il a été volé, qui exige du directeur qu’il lance un appel au haut-parleur et finit par découvrir, un tantinet gênée, qu’un des invités vient juste de le rapporter au vestiaire !

    La vie de Pedro Meca ressemble à cette histoire de crèche d’il y a un peu plus de 2 000 ans. Né à Villava, village basque proche de Pampelune, il n’a que quelques mois quand, en pleine guerre d’Espagne, son père meurt et sa mère s’exile en France. Son frère aîné est pris en charge par la famille, des gens riches ; le petit Pedro, lui, est recueilli par un couple qui vit de la mendicité. « Ils ne savaient ni lire ni écrire mais avaient l’intelligence du cœur. » C’est à cette « maman » qu’il doit le regard qu’il a appris à poser sur les autres. « Quand on mendiait en­semble, elle disait aux gens que j’étais le plus beau, le plus intelligent, le meilleur de tous… À ceux que je croise aujourd’hui et qui sont dans la merde, je ne dis pas la même chose – ils me répondraient : “Arrête de boire !” – mais je les regarde en cherchant ce qu’ils ont de beau. »

    C’est ainsi que ce religieux qui avoue ne pas bien savoir prier« sauf pour demander à Dieu de m’aider à aimer et à accepter les choses qui me tombent dessus comme si je les avais voulues » – est devenu contemplatif à sa manière : « Essayer d’adopter le regard de Dieu sur le monde et les gens. Chercher à voir briller la petite perle que chacun porte en lui. Et ce n’est pas toujours facile ! » Sa bonne humeur, sa verve et sa faconde le font aisément passer pour un bon vivant, un bien vivant. Mais la colère perce derrière la jovialité. « Je suis heureux, mais pas content ! », répète-t-il à l’envi. Heureux de goûter à la vie, au présent, aux rencontres… Mais pas content de ce qu’il voit et de la manière dont le monde tourne. Pas content du tout, par exemple, de l’actuel débat sur l’identité nationale et du rejet de l’autre qui s’y exprime. Même Noël lui a longtemps laissé un goût amer. « Depuis mon enfance, c’est un jour de colère : de la rue, je voyais tout le monde faire la fête, alors je balançais des cailloux aux fenêtres pour qu’on me donne quelque chose. » Colère à fleur de peau, un temps freinée par la culture catholique dominante du franquisme, résumée par le slogan « Par l’empire, vers Dieu ». Lui-même se rêve alors missionnaire, entre au petit séminaire, en est viré au prétexte qu’il n’a pas la vocation… Et comprend que, si on ne l’a pas fait plus tôt, c’est juste parce que les supérieurs s’inquiétaient de ce qu’il deviendrait en retrouvant la rue… « Depuis, je ne supporte pas la pitié. »

    Cette première rupture change le cours de sa vie. Exilé à son tour en France, il retrouve à Bordeaux sa mère biologique, qu’il n’a pas vue depuis dix-sept ans. Et découvre le monde des réfugiés républicains espagnols. « Des gens qu’on m’avait présentés comme des ennemis de Christ : j’ai compris qu’on m’avait menti. » Pour gagner sa vie, il se livre à la contrebande : tourons, alcools, cigarettes… La rencontre d’un dominicain lui fait prendre le chemin du couvent de Saint-Maximin, tout en continuant à fréquenter militants anarchistes et communistes. « On m’a même proposé de rentrer au PC en m’assurant que je serai en quelques mois au comité central. Et c’est ça qui m’a fait reculer. Quel que soit le pouvoir en place, il y aura toujours un exclu, et je serai forcément de son côté, donc dans l’opposition. C’est ma foi qui veut ça. » « J’ai tout appris du monde des pauvres », affirme Pedro Meca. Dans sa bouche, ça n’a rien d’une affirmation gratuite. D’ailleurs, il n’a longtemps connu que cet univers-là. « J’ai toujours porté des vêtements donnés par d’autres. Et tant qu’un pull n’a pas de tache, je me sens mal dedans ! », raconte celui qui, enfant, était surnommé « petacho » (« rapiécé »)

    Que ce soit avec les Gitans de Montpellier, les réfugiés républicains avec qui il partageait un squat à Pantin ou les habitants d’un bidonville de Madrid où il a vécu un an, c’est avec ces gens-là, sans les mythifier, qu’il se sent bien. « Je ne connais pas de fêtes aussi festives que celles des pauvres et des immigrés », explique-t-il, se réjouissant que « les sans-papiers, en occupant des églises, nous rappellent qu’elles sont des lieux d’accueil, et d’abord pour ceux qui sont dans le besoin ». Sa terre d’élection, ce sont les pauvres parmi les pauvres, ceux que Karl Marx qualifiait de« lumpenproletariat ». « Les premiers chrétiens étaient des “lumpen” et les Évangiles sont l’expression de ces communautés d’exclus. » Les plus belles avancées de l’Église ne sont-elles pas dues à ceux qui, comme saint François d’Assise, saint Dominique, l’abbé Pierre ou le père Joseph Wresinski, ont fait « le choix des pauvres » ? Il apprécie dans l’ordre dominicain « un esprit libre et adulte, qui ouvre tellement de fenêtres qu’il n’y a plus de murs ». Et son franc-parler ne l’empêche pas de reconnaître ce qu’il doit à l’Église : « Malgré les saloperies, c’est elle qui m’a transmis l’Évangile. »

    En 1975, il devient barman au Cloître, un bar du Quartier latin repris par l’association Vouloir vraiment vivre, créée par l’abbé Pierre. Le dominicain se mue en travailleur social. Il y prend tellement goût que, quand le bar ferme, neuf ans plus tard, Pedro décide de continuer seul ses pérégrinations nocturnes à la rencontre des sans-abri. Il ouvre en 1992 la Moquette, lieu de rencontre entre SDF et ADF. « Il n’y a pas des inclus d’un côté et des exclus de l’autre. Nous sommes tous dans la même société, tous dans la même galère ! » Trois fois par semaine, le local de la rue Gay-Lussac, dans le Ve arrondissement de Paris, propose jusqu’à minuit et demi des ateliers d’écriture, des débats, des revues de presse, des rencontres avec des artistes, des soirées anniversaires… sans que l’on distingue parmi les invités celui qui est « avec » de celui qui est « sans ». Albert Jacquard peut y disserter sur l’intelligence, et Michel Hidalgo, se livrer à des confidences pour transmettre cette part de rêve que porte le football.

    « La société idéale, pour moi, c’est un espace public où tout le monde se rencontrerait. Comme la place de mon village, où chaque adulte se sentait responsable de tous les enfants. » « À force de se pencher sur les pauvres, on leur tombe dessus ! » À la Moquette, on ne distribue ni lit, ni vêtement, ni nourriture, ni argent : il n’y a rien à négocier, donc rien à perdre. Et « pas de main qui donne au-dessus de celle qui reçoit ». Pedro Meca invite plutôt les habitués du lieu à donner un peu de leur temps, un peu d’eux-mêmes. Lors du mouvement social de décembre 1995, certains sans-abri ont distribué du café aux grévistes. D’autres, plus tard, ont parrainé des enfants de Kaboul. « Autant de choses qu’on ne pense jamais à leur demander. »

    Aujourd’hui, ce contemplatif dans l’âme est resté un hyperactif. À peine revenu de Barcelone, où il s’investit dans une ONG de soutien à l’Amérique latine, le voilà parti pour Grenoble rencontrerFemmes SDF, avant de filer sur Annecy superviser les travailleurs sociaux d’une association de protection de l’enfance. À Paris, il s’implique dans le collectif les Morts de la rue et préside Dyna’MO, une association d’insertion intervenant notamment dans la restauration.

    Noël n’est jamais de tout repos pour lui. Après la messe et le repas festif au musée des Arts forains, il filera à la Moquette finir la nuit en échanges jusqu’au petit déjeuner – « C’est le seul jour de l’année où l’on donne quelque chose à manger ». Puis enchaînera dans le XIIIe arrondissement au couvent Saint-Jacques, auquel il est rattaché mais où il n’habite pas, pour prêcher à ses frères dominicains. Sans oublier les longs préparatifs de la veille. Au final, « presque quarante-huit heures sans dormir ». Avec des moments de haute tension.

    « Tout est à fleur de peau ce soir-là. Il y a ceux qui réalisent à quel point ils sont seuls, ceux qui n’arrivent plus à se souvenir du nombre de leurs enfants… ça peut éclater d’un moment à l’autre. »Pour Pedro, s’ajoute l’angoisse de trouver un sermon à la hauteur de l’événement. Voilà deux ans, il avait expliqué, en partant du recensement ordonné par César Auguste, l’opposition irréductible entre deux logiques : la loi du chiffre et celle de l’amour. Cette année, il s’attachera sans doute à décrire la faiblesse du nouveau-né, « ce petit né de père inconnu ». Et pour qui, comme pour les autres, « il va être si dur de devenir un homme ».

     

    > Trois quarts de siècle au service des autres

    1935 Naissance à Villava, près de Pampelune.
    1952 Arrive à Bordeaux, vit de la contrebande.
    1956 Entre au couvent chez les dominicains.
    1962 Ordonné prêtre.
    1975 Devient barman travailleur social au Cloître, bar du Quartier latin.
    1992 Ouvre la Moquette, lieu de rencontre entre SDF et ADF.
    1999 Implante Notre Noël au musée des Arts forains.
    2015 Décès

     

     

     

     

    Merci Ami Pedro, merci de ta simplicité pour dire

    l'Amour avec des faits concrets et simples.

    Donnez-nous l'envie de continuer ton chemin.

     

     

     Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

     

    Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

    Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

     

    Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

     

    Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

     

    Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

     

    Pedro Meca, mon frère et mon ami...

     

     

     

     

     

     

    L'AMOUR EST JUSTE

     

     

    FAIT

     

     

     

    POUR LE DONNER,

     

     

     

     

    POUR LE RECEVOIR

     

     

     

     

     

    LE BALADIN DE L'AMOUR EST MORT

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